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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

couché sur l'herbe
dans mon manteau d'étoiles
j'ai dormi

A tout moment, vous pouvez revenir à la page d'accueil en cliquant sur la bannière ou sur l'image de droite. Si vous êtes perdus, vous trouverez aussi de l'aide ici. Bonne visite!

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

Vous pouvez si vous le désirez réagir sur chaque article en utilisant le lien "Ajouter un commentaire" et, si vous avez apprécié votre visite, vous pouvez aussi recommander ce blog.
5 décembre 2005 1 05 /12 /décembre /2005 16:45
Certains visiteurs l'auront peut-être remarqué, le fond de Manteau d'étoiles a changé plusieurs fois au cours de la journée. Ce n'était que quelques essais d'arrière-plan en prévision du changement de design dont je parlais ici.  Tant que je n'aurai pas encore décortiqué la feuille de style fournie par OverBlog (mon hébergeur), ces changements seront très fugitifs, car le résultat est parfois curieux, notamment sur le calendrier et les boîtes des deux colonnes extérieures (Archives, liens etc.)

Sinon, j'ai reçu ce week-end un email qui m'a fait plaisir. Informé par une des listes de diffusion que je fréquente, j'avais soumis cinq haïkus au site Francopolis. Ce mail m'informait que les cinq textes avaient été retenus pour être présentés au comité de lecture du site. Bien sûr, cela ne veut pas dire que j'y serai publié, mais au moins que ces haïkus ont retenu l'attention. C'est déjà assez gratifiant. Les voici, à vous d'en juger :

Aux cris de l'orage
la maison grince et tremble
pour l'été enfui

Un pigeon roucoule
dans la fraîcheur du clocher
rumeur de l'été

Vol bas des insectes
une hirondelle s'en gave
et puis c'est l'orage!

L'ombre du pommier
chaque jour elle s'allonge
au soleil d'automne

Fondus dans la brume
moutons et nuages bas
broutent l'herbe ensemble

A noter que le dernier apparaît dans sa version initiale, bien avant la douloureuse retouche dont je parlais ici. Je suis curieux de voir s'il passera tel quel sur Francopolis!
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4 décembre 2005 7 04 /12 /décembre /2005 11:03
... autant s'attarder encore un peu sur cette forme poétique évoquée vendredi.

Le tanka ("chant court") n'a pas connu l'extraordinaire vogue du haïku à travers le monde. En effet, s'il s'écrit des haïkus en Français, Anglais, Breton, Allemand, Russe et j'en passe (voir les excellents sites Temps libres de Serge Tomé et Haïkus sans frontières d'André Duhaime), il n'en est pas de même pour le tanka.

Peut-être est-il trop proche de nos conceptions poétiques occidentales pour avoir exercé la même fascination que son petit cousin le haïku. Trop proche, donc trop familier pour avoir ce goût d'ailleurs qui fait envie. Trop proche dans sa forme, ces 31 syllabes qui permettent un épanchement qu'interdit la brièveté des 17 syllabes de l'haïku,  trop proche par ses thèmes, souvent empreints de nostalgie ou d'amour (le tanka tenait souvent de billet doux entre les amoureux et les amants).

Ainsi celui-ci:

Les vents de déchaînent
Sur les rochers
Me blessent moi seul
Moments cruels, les tourments
Me brisent en morceaux

(Minamoto no Shigeyuki, traduit par Maurice Coyaud dans  Tanka, Haïku, renga - le triangle magique)

Etats d'âme du poète accordés aux forces de la nature, soupirs et délectation morose, ne dirait-on pas le Chateaubriand de René ?

Et dans celui-ci:

Sur la plaine liquide
Ramant je vois
Dans le ciel
Les nuages brouillés confondus avec
Les vagues qui blanchoient au loin

(Hôshûji nûdo saki no kanpaku Daijô daijin, trad. M. Coyaud)

n'y aurait-il pas un peu du Lamartine du Lac?

Enfin, dans ce tanka de Takuboku:

Pour quelle raison
Dans mon crâne
Une falaise
Chaque jour des mottes
S'en détachent

Beaudelaire n'aurait sans doute pas renié l'expression de son spleen.

Plus proche de nous, plus humain en quelque sorte, le tanka expose davantage les sentiments de son auteur que le haïku, dans lequel une certaine prise de distance par rapport à la chose montrée laisse bien plus de latitude d'interprétation au lecteur. C'est cette ouverture (dont on aura l'occasion de reparler) qui donne sans doute au haïku cette universalité. Une grande économie de moyens pour un maximum de sens potentiel.  C'est l'idée que je me suis toujours faite de l'Art japonais. Un monde en 17 syllabes ou, dans les calligraphies et les peintures, en trois traits. Troubler à peine le vide pour mieux suggérer. L'ensemencer de quelques signes, et laisser germer.

Le tanka n'est cependant pas à négliger. Ces cinq lignes (5-7-5-7-7) dont les deux dernières doivent introduire un changement de point de vue par rapport aux trois premières permettent à l'âme de s'épancher avec une retenue et une dignité toute extrême-orientale. Ainsi de cette superbe expression de la nostalgie par Hitomaro:

Lac d'Omi
Quand sur la vague du soir
Tu cries, ô pluvier
Dans mon coeur séduit
Il me souvient du passé

Au début de l'automne, lorsque ressortent cahiers et cartables, il m'arrive moi-même de regretter étrangement certaines choses:

Jours clairs de septembre
Et toujours la craie qui crisse
Sur le tableau noir
Jours enfuis de mon enfance
Pourtant, nous voulions grandir!
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2 décembre 2005 5 02 /12 /décembre /2005 14:41
Mes premiers contacts avec la poésie japonaise datent de l'époque où j'étais en Math Sup'
A l'époque, j'ingurgitais 14h de cours de math par semaine, 10h de physique et 4 de chimie, plus le travail personnel. Voilà pourquoi on appelle familièrement les élèves Math Sup' et Math Spé' des "taupes".

J'ai toujours été le vilain petit canard chez les scientifiques, parce que j'aime aussi les lettres. La différence est pour moi très simple: les sciences, c'est mon boulot, les lettres, mes loisirs. C'est pourtant simple, mais je ne compte pas les occasions où j'ai dû le faire comprendre, non sans mal, à mes profs.

Anthologie de la poésie japonaise classique - G. Renondeau (Poésie/Gallimard)Or donc, entre deux espaces euclidiens et deux applications du premier principe de la thermodynamique, j'avais besoin de me changer les idées. Je pratiquais à l'époque le Karaté et le Taï Chi Chuan , j'avais bien besoin aussi d'une activité physique, et j'avais donc passablement la tête en Asie.  En allant chez Gibert acheter une enième compilation de problèmes et d'exercices de math, j'avais acquis au passage une Anthologie de la poésie japonaise classique réunie par G. Renondeau (éd. Poésie/Gallimard)
 
Partant des origines de la poésie japonaise, dès les premiers siècles de notre ère, cette anthologie se termine à l'ère Tokugawa par les grands Maîtres du haïku. Ce fut mon premier contact avec cette forme de poésie, et je dois dire que le déclic ne se fit pas immédiatement, tant il y avait déjà des merveilles dès la période dite "archaïque".

Les Japonais ont, semble-t-il, toujours aimé la poésie, et particulièrement les formes courtes. Les poèmes longs (chôka) semblent ainsi, dès la fin du VIIIè siècle, laisser place à des poèmes courts de 31 syllabes réparties en cing lignes de 5-7-5-7-7 syllabes, forme appelée tanka.

Bien plus tard, le tercet initial 5-7-5, le hokku, sera en quelque sorte extrait du tanka pour vivre une vie autonome: le haïku tel que nous le connaissons.

Il serait toutefois dommage, injuste et même sectaire d'ignorer les perles classiques antérieures au haïku telles que celle-ci:

  Fleurs de cerisier
Qui ne connaissez le printemps
  Que depuis cette année
Puissiez-vous ne jamais apprendre
Qu'un jour vous devrez tomber

ou encore:

   Faiblement
Parmi les nuages de fleurs
  Des cerisiers de montagne
Je l'ai entrevue
  Et je suis amoureux d'elle

deux poèmes de Ki no Tsurayuki (Xè siècles). Le second est à mon goût le plus beau poème d'amour que je connaisse avec le poème "A la Mystérieuse" de Rober Desnos.

Et que dire de ce paysage d'hiver peint par la princesse Shikishi, fille de l'empereur Go Shirakawa au XIIIè siècle:

   Je regarde
Et vois que l'hiver est là.
   Les canards sauvages
Sont sur la rive de la baie
Qui se prend d'une fine glace.

J'étais à l'époque plus sensible à ces tankas qu'aux haïkus qui terminaient l'ouvrage. J'étais très influencé par les poètes romantiques et symbolistes, dont ces tankas me paraissaient plus proche par la liberté de l'expression. Sur 31 syllabes, on a le temps d'évoquer des images et des sentiments. L'implacable fulgurance du haïku, qui peint un monde en 17 syllabes sans pour autant le figer, était encore trop forte pour moi.

Tanka, haïku, renga - le triangle magique, Maurice Coyaud (éd. Les Belles Lettres) Les poètes japonais écrivaient ensemble en ateliers, et il n'était pas rare qu'ils enchaînent les tankas et les hokkus en un long renga (poème lié), inventant ainsi ce que les surréalistes redécouvriront avec le cadavre exquis. L'extraction du tanka, puis du hokku, devenu haïku, va dans le sens d'une épuration de l'expression, d'une véritable distillation pour ne garder que l'essence de la poésie.
Ce mécanisme est très bien décrit par Maurice Coyaud dans son Tanka, haïku, renga - Le triangle magique (éd. Les Belles Lettres).

Aller droit au but, rechercher l'essentiel, épurer son expression. Regarder, juste regarder. Suggérer sans imposer. Tout ceci paraît si facile lorsqu'on lit les oeuvres des Maîtres, et pourtant ...

Ceci me rappelle une anecdote rapportée par Vasari. On raconte que le Pape Benoît IX demanda à Giotto de lui donner le plus pur signe de son talent. A main levée, Giotto traça un cercle parfait et l'envoya au souverain pontife. Peut-être est-ce une légende, mais si c'est vrai, le grand peintre aurait fait un fameux haïjin ...

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1 décembre 2005 4 01 /12 /décembre /2005 20:00
Dans leur bruissement
on ne sait où elles se hâtent
les feuilles mortes
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30 novembre 2005 3 30 /11 /novembre /2005 17:30
Vous l'aurez remarqué dans le billet précédent, mais les haïkus font souvent référence à une saison.
C'est le haïku classique, celui des Maîtres des 17è, 18è et 19è siècles tels que Bashô, Buson, Issa, Ryokân, Shiki ...

C'est le kigo, le "mot de saison", qui ancre le haïku dans la réalité et notamment dans le cycle naturel que nous oublions souvent, dans un monde où on trouve à peu près n'importe quel fruit ou légume n'importe quand par le jeu des importations du monde entier.

A l'époque du haïku classique, le cycle des saisons était beaucoup plus présent dans la vie de tous les jours, et le kigo renvoyait à ce cycle.

Comme toute règle établie depuis longtemps, celle-ci était faite pour être bousculée un jour, ce qui fit Hekigodo (1873-1937), élève de Shiki, pour lequel le kigo était "une chaîne rivée à un corps vivant" . Hekigodo (et ses élèves par la suite) explora les interdits du haïku, s'attirant les foudres de son ami d'enfance Kyoshi, également élève de Shiki et gardien scrupuleux de l'orthodoxie.

Personnellement, étant donné mon amour de la Nature, j'aime bien le kigo. Bien entendu, lorsqu'on débute on arrive un peu avec ses gros sabots: "promenade en automne", "orage d'été" etc. Ce n'est toutefois  pas un mal: pourquoi faire compliqué s'il suffit de faire simple?  Le kigo peut-être aussi plus subtil, ainsi évoquer le départ des hirondelles suffit à signifier la transition entre deux saisons:

Elles sont parties
les hirondelles, emportant
l'été sur leurs ailes


(Notez qu'ici, j'utilise une légère métaphore, ce qui pourrait me valoir les foudres des partisans de l'orthodoxie. Tant pis, c'est l'un des premiers haïkus que j'ai écrit, et il me plait comme cela. Non mais!)

De même, parler des bourgeons suffira à signifier le printemps tandis que les mandarines évoqueront immédiatement l'hiver.

L'usage du kigo dans le haïku classique était si répandu qu'on y a consacré des almanachs appelés saïjiki.  On pourrait dire que le saïjiki est un peu au haïku ce que le dictionnaire de rimes était à la poésie française, un outil important et fort utile pour les bons poètes ... une béquille (où une chaîne, effectivement) pour les autres!

Voici deux exemples des ces éphémérides poétiques en Français:
Cela vaut une visite, vous y découvrirez une finesse étonnante dans l'évocation des saisons.

Je pense aussi que vous comprenez maintenant pourquoi j'ai inscrit les quatre saisons dans les catégories de ce blog.
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29 novembre 2005 2 29 /11 /novembre /2005 21:43
Bien que parisien, j'ai eu la chance de grandir à la campagne, dans une boucle de l'Yerres, un petit affluent de la Seine. J'ai toujours aimé me promener sur ses rives, j'y retourne à chaque fois que je veux recharger mes batteries. Cest une source d'énergie sur laquelle je peux me brancher à volonté et qui ne me déçoit jamais.

J'apprécie particulièrement de m'y rendre aux premières heures de la matinée.

Cri des poules d'eau
la brume sur la rivière
un matin d'automne

Dans la campagne environnante subsistent quelques champs, hélas de plus en plus rares. Beaucoup ont été vendus pour construire des pavillons.

Le cri des corneilles
l'odeur de terre mouillée
balade en automne

Il faut maintenant bien chercher pour voir de tels spectacles, si fréquents dans mon enfance:

Sillons parallèles
lignes de vie de la terre
les labours d'automne

Avant de découvrir le haïku, j'ignorais comment fixer les sensations qui me submergeaient devant le spectacle de la nature. A présent, je suis heureux de pouvoir les fixer comme autant de petites tranches de vie et d'y retrouver, intacte, l'émotion des situations vécues, comme si je les revivais comme la première fois. L'idéal de tout bon haïjin est de parvenir à transmettre autant que faire se peut cette émotion. J'essaye...
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28 novembre 2005 1 28 /11 /novembre /2005 21:47
Fatigué ce soir ... Allez zou, trois haïkus inspirés par Paris et au lit.

Tête dans les mains
assise sur Notre-Dame
gargouille immobile

(Vous la connaissez sans doute, c'est la plus célèbre, la stryge)

Station Saint-Michel
terrassé par le litron
le clochard titube

et un hommage à Willy Ronis

Dévalant la rue
la baguette et le gamin -
mais qui porte l'autre?

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27 novembre 2005 7 27 /11 /novembre /2005 20:28
Comme je le disais dans le premier billet de ce blog, le design de "Manteau d'étoiles" va changer. L'actuel modèle, quoique sympathique et aéré, va être remplacé par quelque chose de plus personnel et mieux adapté au sujet principal (le haïku, si vous avez suivi ;-)

J'ai des idées assez précises, seulement je ne suis pas designer. Cependant,  ayant la chance de travailler dans un milieu où j'en fréquente de très talentueux, j'ai demandé à l'un d'eux de me donner un petit coup de main, ce qu'il a gentiment accepté. Je viens donc de lui envoyer un vrai brief avec du matériel que j'ai passé l'après-midi à préparer.

Je préfère en effet ne pas commettre d'erreur grossière de design ou de fautes de goût, et rien de tel que l'oeil d'un vrai pro pour éviter ça. Je connais mes limites!

A propos de design, le directeur artistique en question est, en collaboration avec quelques autres que je connais bien, à l'origine d'un site excellent, permettant la création et la mise en ligne très rapide de galeries d'images ou de vidéos. Ca s'appelle Woomp!

Woomp!

Bien qu'en version beta actuellement, il m'a semblé très fiable et sa prise en main est très facile. Et c'est  gratuit. Copinage? Pas du tout, le service est bon, et à ma connaissance, il n'y avait pas jusque là de service de mise en ligne de galeries vidéo gratuit.

Moi qui suis toujours à la recherche d'un système pour partager les photos et vidéos de Florian avec la famille, je vais en faire bon usage.
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26 novembre 2005 6 26 /11 /novembre /2005 15:01
Réveil un peu difficile ce matin. Nous sommes sortis hier soir, et nous devons être à 8h30 dans l'eau pour la séance de bébé-nageur de Florian.

Du sel dans les yeux
à peine ouverts au réveil:
poussières d'étoiles

Le temps de se préparer et d'emmitoufler Florian (il fait 0° à Paris ce matin) et nous voilà partis.

Quel bonheur ces séances de bébé-nageur!  Les tout-petits ont rarement peur de l'eau, cela vient plus tard. Nous espérons éviter ça en développant l'affinité naturelle de Florian pour le bain et les jeux aquatiques. Jouer pendant une demi-heure à trois dans la piscine, je ne connais pas de plus belle manière de démarrer le samedi, et tant pis pour la grasse-matinée!

Lorsque nous sortons, la neige commence à tomber, d'abord légèrement, puis beaucoup plus franchement. Bien au chaud dans sa combinaison pilote, tout contre Christine, qui le porte avec une écharpe, Florian est fasciné, c'est la première fois qu'il voit la neige. J'espère qu'il y en aura dans un mois pour son premier Noël.

Un flocon de neige
fond sur le nez de Bébé -
émerveillement

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25 novembre 2005 5 25 /11 /novembre /2005 16:35
Le Japon a toujours exercé une fascination qui frise en bien des occasions l'irrationnel.
Le corollaire de cette fascination est ce que j'appellerai "le complexe du gaïjïn" (gaïjïn : étranger)

La culture, l'art, la langue, la société japonaise sont il est vrai si particuliers qu'on admet généralement l'idée qu'il faut être japonais pour réellement les comprendre.

De là,  une idée insidieuse: pour pratiquer quelque chose venu du Japon, il faut être japonais, sinon ce ne sera qu'une pâle imitation.

Lorsque, enfant, j'ai démarré la pratique du judo, on pensait en effet que nous ne pourrions jamais maîtriser que la technique, soit l'aspect extérieur de l'Art souple. Il subsisterait toujours quelque chose de spirituel, de presque mystique et accessible uniquement aux Japonais, et qui expliquerait qu'ils soient toujours les meilleurs, en un mot, les vrais judokas.

Et puis, en une magistrale et dernière projection, Anton Geesink, premier judoka médaille d'or olympique non japonais, a fait mordre le tatami à cette idée romantique.

Nous avions il y a quelque jours une discussion similaire sur le haïku sur la liste de diffusion de l'AFH (Association Française de Haïku). Par respect, certains n'osaient appeler que tercets les haïkus non issus du Japon. S'ensuivit une discussion comme toujours riche et amicale sur ce thème.

Voici ce que j'ai posté sur la liste, et qui fut semble-t-il apprécié:

Je supervise la traduction du site web de mon entreprise dans de nombreuses langues, y compris le japonais. Je discutais de haïkus en déjeunant avec une responsable (japonaise) de notre agence de traduction. Elle ignorait qu'il y eut des haïkus en Français. Je l'ai redirigée sur les sites d'André Duhaime et de Serge Tomé. Ce qui l'étonnait était qu'on puisse faire du 5-7-5 (ce qui montre que c'était pour elle un aspect important) en Français.

Quelques jours plus tard, elle m'a envoyé un message, ravie d'avoir lu des haïkus du monde entier, auxquels elle ne contestait nullement cette appellation. Petite joie perso: elle a traduit l'un des miens en japonais pour l'envoyer à ses amis en précisant que c'était à l'origine un haïku français. Elle précise qu'elle n'a pas réussi cependant à faire un 5-7-5 en Japonais.

Ce que j'en déduis:

  • les non-Japonais ont parfois un complexe vis à vis d'une culture et même d'un "état" japonais très spécial et mystérieux, qui les empêcherait, quoi qu'ils fassent, d'aborder les arts japonais.
  • Inversement, les Japonais semblent s'en moquer éperdument. Du reste, s'ils avaient le même complexe vis-à-vis de l'Occident, il n'y aurait ni Canon, ni Nikon, ni Yamaha, ni dessins animés,  ni etc ....
  • Le 5-7-5 semble leur tenir à coeur (comme pour Philippe Costa dans son "Manuel pour écrire des Haïkus")
  • mais pas quand il s'agit d'un haïku traduit depuis une langue étrangère (et là, Maurice Coyaud les rejoint sur ce point dans la préface des "Fourmis ..." et nombre d'entre vous).

Bref, et à mon humble avis:

  • si c'est court (moins de 20 syllabes), si possible avec un rythme ternaire court/long/court (pas obligatoire)
  • s'il n'y a pas de métaphores "lourdes" ou de comparaisons directes
  • s'il y a une ouverture et/ou une certaine distance prise vis à vis de la chose vue et transmise
  • s'il y a de l'humour, de la dérision ou de l'autodérision
  • si à la lecture vous voyez la chose ou vivez la situation,

alors, c'est un haïku.

Je terminerai par cette pirouette: quand David Douillet marque un ipon, se demande-t-on s'il fait autre chose que du Judo parce qu'il n'est pas japonais?

Chaque peuple a son génie propre. Il rayonne et influence les autres peuples, qui s'emparent des éléments qui les intéressent et les réinterprètent avec leur propre génie.

Le haïku est une forme poétique qui s'est répandue dans le monde entier. Nous, francophones, avons su l'adapter à la langue française, il en est de même des anglophones, des russophones etc.

N'ayons donc pas de complexes, travaillons et progressons dans l'écriture de nos haïkus en Français.
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