Nous allons laisser vivre encore un peu le petit sondage d'hier pour laisser aux timides le temps de s'exprimer...

Aujourd'hui, je vous présente un livre splendide, Le voyage d'un peintre chinois à Paris, de He Yifu (éd. Ouest-France).
Né en 1952 à Kunming en Chine, He Yifu rêvait déjà de Paris lorsqu'il était adolescent dans un village de la frontière sino-birmane où l'on envoyait aux champs  les "jeunes instruits" selon ses propres termes. Tout était une occasion de rêver à Paris, comme ce sillon maladroitement tracé par sa charrue et dont la courbure lui rappelait celle de l'Odalisque d'Ingres.
La confrontation de ce Paris rêvé avec la réalité une vingtaine d'années plus tard fut rude, "pleine d'amertume" écrit-il. Il faut dire qu'il imaginait la gare Saint-Lazare identique à celle d'un tableau de Monet en 1877...
Puis, le charme de la ville opéra, et He Yifu en saisit l'âme au bout de son pinceau. Ce livre est en tous points une réussite. Textes, calligraphies et peintures se répondent pour nous montrer un Paris étonnant, exotique, universel.
Etant parisien, je redécouvre ma ville dans ces illustrations. Ce n'est pas seulement le style chinois du trait, de la manière et du lavis, c'est un point de vue différent sur les choses et les gens. Ainsi, l' Arc de Triomphe, indistinct derrière les frondaisons, ou l'église d'Auvers-sur-Oise, perdue dans le lointain. Ce qui a intéressé l'artiste ici, c'est la route qui y mène, "sombre et sinueuse, un chemin humide et moisi, celui de la vie d'un artiste [Vincent Van Gogh] qui l'a sillonné jusqu'à sa mort".
En feuilletant l'ouvrage, on se retrouve étranger dans notre propre ville, la regardant d'un oeil neuf comme on regarderait une ville lointaine et exotique, et ce décalage est tout à fait rafraîchissant.

Depuis 1980, He Yifu partage son temps entre la Chine et la France, où il donne des cours de calligraphie et de peinture chinoise. Il est également l'auteur d'un Voyage d'un peintre chinois en Bretagne que je compte bien me procurer rapidement.

Eh bien ça alors...

Christine a voulu me faire une surprise. Elle a envoyé un email à toute la famille et à nos amis et relations en annonçant à grand son de trompe la naissance de mon blog, donnant son adresse en précisant que j'étais trop humble ou doutais trop de moi pour le faire. Qui plus est, comme ma Chérie est précise et méthodique, elle en révèle fièrement le thème principal en donnant une brève définition du haïku.

Ahum ...

Je dois dire que cela m'inspire des sentiments mitigés. D'une part, si j'avais voulu faire cette annonce, je l'aurais fait, humble ou pas. J'ai inscrit mon blog dans bon nombre d'annuaires et je suis déjà dans Googgle, grâce au très bon travail de référencement de mon hébergeur.

D'autre part, même si l'intention est louable, sympathique et tout ce qu'on veut, j'aurais aimé être consulté avant. Le problème avec la famille et les amis, c'est qu'ils vous connaissent plus ou moins, ce qui leur suffit pour se forger une certaine image de vous. Dans cette image, ce petit Richard virtuel que chacun a forgé dans sa tête en fonction de ses perceptions, le blog, qui plus est l'écriture de poèmes, ne cadre peut-être pas.  Voyez-vous ce que je veux dire? Avant même la lecture de la première ligne, il se peut qu'il y ait un à priori (pas forcément négatif, attention!), parce que c'est moi, celui qu'on connaît ou croit connaître (Tiens, t'écris des poèmes, toi? Eventuellement suivi de Hi!Hi!Hi! il y a des moucateurs dans la famille. Moucateurs veut dire moqueurs en Créole réunionnais).

Bref, et même si cette initiative m'a attendri, j'aurais peut-être préféré que les amis et la famille tombent sur Manteau d'étoiles au hasard d'une recherche dans Google parce que le haïku les intéresse et s'aperçoivent que j'en suis l'auteur après, plutôt que d'avoir à "subir" quelque chose qui ne les intéresse peut-être absolument pas, mais qu'ils regarderont par curiosité parce que c'est moi.

Bon, je m'en fais peut-être pour pas grand chose. Il n'en demeure pas moins que cette initiative me dérange un peu, je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de réagir par un email dissuasif sans doute inutile (tu parles! ils auront sauté sur le lien tout de suite les bougres!) D'un autre côté, c'est adorable, et elle aura tout de même droit à un gros câlin.

Coïncidence? Malgré l'heure tardive de l'email de Christine, mes statistiques de fréquentation ont explosé hier.

Merci Chérie

Nous avons tiré les Rois hier, et nous avons profité de l'occasion pour fêter en famille le premier anniversaire de Florian, même s'il n'aura en fait un an que demain.

Le bout de chou a même pu goûter la galette, car son Papy ne lui a pas résisté et l'a laissé manger une partie de sa part. Malgré ses trois dents, Florian s'en est tiré à merveille et semble adorer ça.

Même s'il n'a pas réellement trouvé la fève, il était clair qu'il était le petit Roi de la fête:



De son côté, Marcel m'a écrit ceci pour illustrer cette photo:




Merci Marcel de ton amitié!

Photo et haïku, on l'a vu hier, peuvent fort bien aller ensemble. Une photo peut inspirer des haïkus, et le regard particulier du haïku peut orienter l'oeil du photographe. En la matière, le site de référence est celui de Dominique Chipot, qui explique et illustre cela fort bien.

Il ne suffit pas d'écrire une légende pour la photo pour faire un photo-haïku correct. Les deux éléments doivent être intéressants en eux-même, leur combinaison donnant quelque chose de nouveau, où chaque élément renforce l'autre dans un dialogue renouvelé. Allez chez Dominique, vous n'aurez plus qu'une envie, saisir votre appareil photo dans une main, un carnet et un stylo dans l'autre.

OBNI -Objet Blog(u)ant Non Identifié- est un blog que j'ai mis sur ma liste de favoris dès la première visite.

Qu'on le veuille ou non, la première chose que l'on voit en arrivant sur un site, c'est son design, et celui d'OBNI est particulièrement à mon goût: clair, aéré, sobre sans austérité. La palette de couleurs est agréable, et les feuilles de ginko biloba (l'arbre aux quarante écus, surnommé la fontaine de jouvence par les Chinois en raison de ses nombreuses vertus térapeuthiques) de la bannière ne peuvent qu'attiser mon intérêt.

Bien sûr, un beau site ne serait qu'une coquille vide sans un contenu à la hauteur. Et là, c'est la fête. Critiques littéraires, exercices de style proposés aux visiteurs, photos splendides (dont une extraordinaire lune d'écume) en passant par quelques lignes d'écriture avec un vrai stylo à plume, l'invention est au rendez-vous, dans un style tonique qui incite à revenir.

Le haïku n'est pas oublié, avec d'étonnantes HaïkuGraphies (le mot est-il masculin, féminin? le débat est ouvert, tout comme la question du u baladeur de l'objet bloguant )

Visitez donc OBNI et n'oubliez pas d'y remplir le questionnaire loufoque