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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

couché sur l'herbe
dans mon manteau d'étoiles
j'ai dormi

A tout moment, vous pouvez revenir à la page d'accueil en cliquant sur la bannière ou sur l'image de droite. Si vous êtes perdus, vous trouverez aussi de l'aide ici. Bonne visite!

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

Vous pouvez si vous le désirez réagir sur chaque article en utilisant le lien "Ajouter un commentaire" et, si vous avez apprécié votre visite, vous pouvez aussi recommander ce blog.
15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 09:32
Hier soir, Tracy Chapman terminait sa tournée européenne par un dernier concert au Zénith de Paris.
J'aime bien Tracy, la musique comme le personnage, que je trouve d'une intégrité rare sur la scène musicale. Elle n'a jamais dévié de sa ligne de conduite, préférant s'engager dans des causes humanitaires "parce qu'elles ratissent large" plutôt que dans des combats communautaires certes respectables mais plus restreints (la condition des femmes, des noirs etc.) Tout ce qui nuit à l'humain d'une manière générale la touche et elle en parle avec chaleur et simplicité.

Ma femme aime aussi Tracy Chapman. Je me souviens que lorsque notre histoire a commencé, elle se passait en boucle Telling Stories, qui venait de sortir. Un disque splendide, à mon sens le plus beau avec le premier, où Tracy parle notamment de notre manière de voir la réalité, nos rapports avec les choses et les gens, et la façon dont nous nous "racontons" des histoires en distordant cette réalité de la manière qui nous arrange le plus. D'où le nom de l'album et de la chanson-titre (les rocks critiques aiment bien écrire "le titre éponyme", ça fait chic ;-):

There is fiction in the space between
The lines on your page of memories
Write it down but it doesn't mean
You're not just telling stories
There is fiction in the space between
You and me

There is fiction in the space between
You and reality
You will do and say anything
To make your everyday life
Seem less mundane
There is fiction in the space between
You and me

Le texte intégral figure sur son site, très bien fait, et qui reflète tout à fait la générosité de son auteur (tous les textes et toutes les tablatures sont disponibles, si l'envie vous prend de gratter votre guitare).

Nous sommes donc allés au Zénith hier. Nous avions vu Tracy au Grand Rex lors de la précédente tournée et nous avions passé une excellente soirée. Malheureusement, j'ai été plutôt déçu hier. La voix est toujours aussi magnifique et poignante, la dame est toujours aussi communicative et chaleureuse, hélas le son était mauvais, avec notamment une batterie mixée trop en avant. La musique de Tracy Chapman est un subtil mélange folk-rock teinté de blues et de gospel, elle ne s'accomode pas bien d'un mixage "in your face".  Chose étrange, Tracy semblait aussi avoir perdu la moitié de l'élégant backing band de la tournée précédente. Trois personnes en scène seulement : Tracy, le batteur Quinn et le guitariste Joe Gore (qui passait de temps en temps aux claviers).  L'absence de basse laissait un gros trou dans le son global, que Tracy compensait en jouant plus souvent de la guitare électrique. Or, si elle se débrouille parfaitement à l'accoustique, où son jeu est fin  et mélodique, il faut bien reconnaître que l'électrique n'est pas son fort. On le vit bien avec une version punkoïde de  ... Telling stories, justement, qui n'avait rien de la subtilité de l'original. Du coup, Joe Gore, excellent sur disque et dans la tournée précédente, en était réduit à jouer les lignes de basse sur les cordes graves de sa guitare!

Bref, une soirée couci-couça, d'où émerge toujours cette voix superbe, peut-être un peu perdue dans  une salle de la taille du Zénith. Nous n'avons pu avoir de places pour les concerts précédents à l'Olympia, peut-être la musique de Tracy s'accomode-t-elle mieux de tels endroits, plus intimistes.

En rentrant, j'avais encore Telling stories en tête. Se raconter des histoires, c'est peut-être le plus beau moyen qu'ont trouvé les humains pour vivre avec une réalité qui les blesse trop souvent. Une belle histoire pour avoir moins mal et pour rêver, et faire rêver.
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14 décembre 2005 3 14 /12 /décembre /2005 15:58
Difficile de parler des Maîtres du haîku classique sans commencer par Bashô. Bien sûr, les familiers de littérature japonaise n'apprendront rien ici, cette catégorie de billet s'adresse à ceux qui découvrent le haïku. Que les experts me pardonnent ... ou rectifient les éventuelles erreurs.

Bashô, de son véritable nom Matsuo Munefusa, est né en 1644 près de Kyoto. Fils de samouraï, donc noble, il reçoit l'éducation en rapport avec sa condition, à la fois guerrière et raffinée. C'est au début de l'adolescence qu'il étudie avec un Maître la poésie à la cour de son Shôgun, en particulier les formes de poésie courtes telles que le tanka. Le jeune homme montre rapidement des dispositions littéraires remarquables et un sens aigu de l'observation. Il acquiert ainsi une certaine réputation à Edo (l'ancienne Tokyo). Il détache du tanka le premier tercet, le hokku, et lui donne son autonomie. Ce n'est que plus tard qu'on l'appellera haïku.

C'est clair: Matsuo Munefusa ne sera jamais samouraï. Il se voue exclusivement à la poésie, fondant même une école. Vers 1680, il renonce à la vie mondaine et se retire dans l'ermitage que lui ont construit ses élèves, prenant même l'habit de moine. Devant sa retraite, il plante un arbre offert par ses élèves: un bananier, Bashô en Japonais. C'est sous ce nom qu'il passera à la postérité.

Dès lors, sa vie sera tout entière vouée à la poésie, à son école, et aux voyages qu'il effectuera surtout dans les dix dernières années de sa vie. Il en résultera des récits de voyage, des haïbuns littéralement truffés de haïkus. Ses élèves écriront des récits où  sa méthode de travail est abondamment dépeinte, alliant rigueur et bonhommie.

En 1694, il effectue un dernier voyage à Osaka mais, malade, il doit rebrousser chemin et rentre chez lui. On dit qu'il dicta là un dernier haïku à ses élèves puis, ayant cessé de s'alimenter, il brûla de l'encens et se libéra de ce monde le 28 novembre 1694.
Sur sa tombe, on planta un bananier.

La popularité de Bashô ne s'est jamais démentie. Encore aujourd'hui, il suffit de parler de lui à un Japonais pour voir ses yeux s'éclairer et l'entendre citer quelques haïkus du Maître. J'en ai encore fait l'expérience il y a quinze jours avec les deux traductrices japonaises du site web de ma société. Bashô est une gloire littéraire nationale.

Il a laissé de nombreuses notes sur son art et fait l'objet de nombreuses biographies et études faciles à trouver en librairie ou par une simple recherche sur le Net.

L'oeuvre de Bashô est immense, tant par sa quantité que sa qualité. Très proche de la nature, tout à la fois tendre, truculente, profondément humaine, la poésie de Bashô incarne pour certains à elle seule le haïku classique. Obsédé, surtout sur la fin de sa vie, par l'idée de karumi (légèreté), il est vrai que son oeuvre véhicule à merveille cette saveur si particulière du haïku. Si particulière et si difficile à reproduire!

Je n'en dirai pas plus, je vous laisse vous reporter à l'un des nombreux ouvrages consacrés au Maître, il y en a tant. Sachez que le respect et l'amour des amateurs de haïkus pour Bashô sont immenses et largement justifiés. J'ai essayé ci-après de donner quelques extraits de son oeuvre moins célèbres que ceux que l'on cite habituellement, dans la magnifique traduction de Joan Titus-Carmel (Cent onze haïkus, éd. Verdier). Je me sens tout petit devant eux, vraiment tout petit ...

au milieu du champ
et libre de toute chose
l'alouette chante

au parfum des pruniers
le soleil se lève -
sentier de montagne!

pétale après pétale
tombent les roses jaunes -
le bruit du torrent

la fraîcheur -
j'en fais ma demeure
et m'assoupis

ce chemin-ci
n'est emprunté par personne
ce soir d'automne
et ce haïku de voyageur:

la rosée blanche
sa saveur solitaire
ne l'oublie jamais!
et sans doute l'un des derniers, peut-être celui qu'il dicta à ses élèves:

malade en voyage
mes rêves parcourent seuls
les champs désolés
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13 décembre 2005 2 13 /12 /décembre /2005 10:55
terrasse de café:
causant avec un complet
deux jambes parfaites

et finalement:

rouge éclat d'un phare
sur la foule démontée -
une beauté rousse

à moins que:

tourbillon fugace
sur la foule démontée -
une beauté rousse

Finalement, pourquoi ne m'autoriserais-je pas plusieurs variations sur le même thème? Ce ne sont pas encore les Exercices de style de Raymond Queneau façon haïku, mais pourquoi pas?

Vos commentaires sont les bienvenus.
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12 décembre 2005 1 12 /12 /décembre /2005 17:21
Voilà ce qu'on entend souvent. Pensez! Trois lignes, dix-sept syllabes, une vraie rigolade.
D'ailleurs, même les mômes y arrivent, c'est dire.

Mouais. Déjà, les enfants font sans sourciller des choses dont nous ne sommes plus capables. Essayez un peu d'arriver au dix-neuvième niveau de Yugi-Ho contre les Tortues Ninja émeraude of the death-qui-tue pour voir. Impossible, alors que votre petit neveu de huit ans fait ça en riant et en dégustant son Kinder Bueno (quatre ans? ah, pardon!)

Trêve de plaisanterie.  Plus l'expression est concise, plus la réflexion préalable doit être poussée. Démonstration.

Une situation de départ très simple: le trottoir noir de monde. La foule des achats de Noël sous le ciel gris du décembre parisien. Une superbe chevelure rousse encadrant un beau visage apparaît soudain au détour d'une rue et disparaît rapidement comme elle est apparue.

Nous allons voir qu'il y a d'innombrables manières de rendre cette scène en dix-sept syllabes ou moins. Tout dépend de ce qu'on met en lumière. Allons-y:

à peine entrevue
dans la foule grise, lueur
d'une beauté rousse

Romantique, élégiaque, on sent le regret de ne pas avoir pu retenir plus longtemps ladite beauté. C'est ma tendance Ki no Tsurayuki tombant amoureux d'une femme entrevue parmi les fleurs de cerisiers.

Plus dramatique à présent:

dans la foule grise
la fulgurance soudaine
d'une beauté rousse

Ici, je mets plutôt en valeur le côté soudain de l'apparition, et le contraste avec l'uniformité tristounette de la foule.

J'ai souvent le défaut d'en dire trop, imposant ma vision au lecteur. Essayons donc une approche plus minimaliste. Ce n'est pas chose facile, car en condensant à l'excès, on ne peut installer l'ambiance. Certains participants de la liste haïku-fr, qui m'ont modestement demandé de ne pas les nommer, y arrivent admirablement. J'essaye à mon tour:

fulgurance
dans la grisaille
d'une beauté rousse

A l'évidence, c'est plus ouvert, je ne parle même plus de la foule, seule la sensation, le choc émotionnel, demeurent. Cependant, je peux ajouter de la force en terminant sur ce choc:

une beauté rousse
dans la grisaille -
fulgurance

Enfin, pourquoi particulariser cette beauté rousse? Je l'ai tout juste aperçue, elle en est presque désincarnée, indéterminée. Je pousse donc jusqu'au bout en écrivant:

beauté rousse
dans la grisaille -
fulgurance

Cependant, en bon occidental, une image flotte obstinément dans ma tête, une métaphore même, interdit suprême en haïku! En fait, même Bashô en a utilisé occasionnellement. Il s'agit simplement de ne pas perdre totalement le contact avec la réalité. Ici, cette foule grise et affairée évoque pour moi la mer en hiver, d'où émerge parfois ... quelque chose. J'écris donc:

éclat bref du phare
sur la foule démontée -
une beauté rousse

Et si je préfère évoquer la flamboyante chevelure plutôt que la brièveté de l'apparition, j'écrirai:

éclat rouge du phare
sur la foule démontée -
une beauté rousse

Quelle est ma version préférée? Qu'ai-je voulu transmettre? Ben ... tout ça à la fois. Et c'est bien le problème, je n'ai pas encore trouvé la parfaite synthèse, si toutefois elle existe!

Alors, facile le haïku?

Et vous, quelle version préférez-vous?
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11 décembre 2005 7 11 /12 /décembre /2005 22:54
En panne d'inspiration aujourd'hui. J'ai plusieurs haïkus en chantier, mais je n'arrive à en terminer aucun. Je patine, il y a toujours une ligne qui ne décolle pas, un mot qui cloche, bref la sauce tarde à prendre.

Je pourrais bien sûr meubler en parlant d'un Maître ou en revenant sur tel ou tel point d'écriture, mais je n'en ai pas envie.  Pourquoi masquer ce qui après tout est bien naturel? Je ne suis pas particulièrement prolifique et je préfère la qualité à la quantité. A chaque fois que j'ai "laché"  un haïku prématurément, je l'ai regretté. Il ne faut rien presser, attendre que tout s'assemble, que les trois lignes lues et relues aient la luminosité de l'évidence.  Encore faut-il alors laisser le haïku reposer quelques jours, comme on laisse reposer un vin qui vient de voyager avant de le boire.  Après cette pause, ce n'est que si le poème garde intacte une force intrinsèque, et non pas celle de l'excitation du moment, qu'il peut être rendu au monde qui l'a inspiré.

Au passage, voici qui tord le cou à la thèse du haïku jaillissant tout armé de quelqu'illumination poétique. Bien sûr, cela peut arriver, mais ce n'est pas fréquent. En outre, les poèmes jaillis d'une telle illumination sont plus difficiles à retravailler, justement parce qu'ils paraissent parfaits lorsqu'ils jaillissent, mais que l'enthousiasme peut retomber aussi vite qu'il est monté.

Donc, rien. Ou peut-être si:

et si cette fois
le silence était plus fort -
je n'ai rien à dire
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10 décembre 2005 6 10 /12 /décembre /2005 22:21
une peau si pâle
sa robe en paraît moins blanche
la belle épousée
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9 décembre 2005 5 09 /12 /décembre /2005 20:31
Ca va un peu mieux aujourd'hui, pas la forme olympique, mais j'arrive au moins à aligner deux idées. Je réalise d'ailleurs que j'étais si peu en état hier que j'ai laissé passer sans les commenter deux événements, dont l'un me tient particulièrement à coeur en tant que jeune papa.

Ca y est: la méthode globale est morte. Ouf! J'ai tellement cotoyé de petits camarades annonant leur pages et à l'orthographe aléatoire, j'ai tant vu de gamins dans mon entourage lisant un mot pour un autre et tout aussi incapables de l'écrire correctement. Je sais que je vais m'aliéner de nombreux instituteurs (on dit maîtres des écoles maintenant je crois) ultra-progressistes, mais franchement, on n'a encore rien trouvé de mieux que B-A, BA pour apprendre à lire correctement. Et une lecture aisée et fluide, c'est le La méthode Boscher, la journée des tout petits (éd. Belin)premier pas vers l'amour de la lecture et l'écriture qui va avec. C'est peut-être trop simple pour les partisans des méthodes globales et semi-globales, mais le fait est là: nos enfants cesseront enfin de faire la fortune des orthophonistes. Du reste, ce n'est sans doute pas un hasard si la méthode que j'ai utilisée pour apprendre à lire, la bonne vieille méthode Boscher (chez  Belin), est toujours éditée de nos jours. Je suis tombée dessus à la FNAC il y a deux mois, et je l'ai achetée pour mon fils, bien décidé à lui apprendre les rudiments de la lecture avant que le massacre ne commence. L'abandon de la méthode globale m'ôte une grande source de stress: je n'aurai pas à chercher une maternelle ne pratiquant pas cette "chose" (restons polis).

Et le rapport avec le haïku? Simple: un enfant qui a plaisir à lire tendra à écrire de même. Hors, les enfants ont des dispositions naturelles pour le haïku. Leur esprit est neuf, pas encore encombré de clichés. Ils sont très observateurs et restituent à merveille ce qu'ils ont vu, avec la merveilleuse franchise de ceux qui n'ont pas encore peur du regard des autres et sans fioritures inutiles. Enfin, lorsqu'ils trouvent une image, c'est avec un naturel et une fraîcheur tels qu'on peut bien leur pardonner d'en utiliser, alors que c'est en principe interdit dans le haïku. Des exemples? Il suffit de faire un recherche pour découvrir des haïkus étonnants et constater le parti que tirent certains instituteurs du format réduit de ce poème, idéal pour les enfants. Faites ainsi un tour à l'école de Martigny,  vous en reviendrez avec un sourire aux lèvres.

Et puis il y a 25 ans, John Lennon était assassiné en bas de chez lui, le 8 décembre 1980. J'étais en Math Sup à l'époque, et John venait de sortir un album après cinq années de silence. Je discutais souvent des Beatles, dont je suis un fan absolu, avec un autre fan de la même classe. C'est lui qui m'a appris la nouvelle le 9 décembre au matin avant le cours de math, et je me souviens que j'ai eu du mal à le croire. Le côté affectif du fan de base m'est généralement très étranger, mais là, j'ai eu l'impression de perdre un grand frère. J'ai tant écouté les chansons du groupe, en particulier celles de John qu'elles font partie de moi. Nowhere Man, Girl, Strawberry fields, All you need is love et tant d'autres.  Son assassin vient de s'exprimer sur son acte, et c'est hallucinant.

John est-il mort pour autant? Pas sûr ...

les balles d'un fou
n'arrêtent pas les rêveurs
dans les champs de fraise
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8 décembre 2005 4 08 /12 /décembre /2005 17:55
Pffff.... rentré hier au radar, couché à 8h, grelottant de froid, j'ai dormi comme une enclume, avec la dingocurieuse impression que mon corps n'était plus réel, mais le résultat d'un programme informatique

Bref, the Matrix, c'était moi. Ce genre de chose ne m'arrive pas souvent (heureusement, sinon je verrais arriver les grands costauds en blouse blanche pour me proposer une jolie chemise qui s'attache dans le dos). En cas de grosse crève soudaine avec fièvre, il m'est déjà arrivé de ne plus pouvoir m'arrêter de calculer, ou d'avoir l'impression de ne plus pouvoir suivre une idée qui se dérobait obstinément.

Pas du tout la forme, j'ai dormi pratiquement toute la journée et n'ai rien avalé depuis hier midi. Je commence juste à avoir un creux. En revanche, j'ai beaucoup bu pour éliminer, quelle que soit la saleté qui m'a mis par terre.

Donc ce soir, juste un haïku de saison né au bord de ma chère rivière, puis je retourne me coucher.

un héron cendré
ombre plus grise que le ciel
glisse dans la brume
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7 décembre 2005 3 07 /12 /décembre /2005 15:56
Ouf, pas en forme aujourd'hui. Bébé Florian nous a réveillés à 5h du matin. Je me traîne littéralement, avec une vague nausée -au sens propre- qui ne me quitte pas.

Au figuré, ce n'est pas mieux.  France-Info m'a encore distillé son lot d'horreurs quotidiennes. Est-ce la fatigue? Cette énumération de violences diverses m'a plus affecté que d'habitude :

fracas des combats
mais les enfants aux yeux morts
devant les cadavres

Ce n'est pas vraiment un haïku, plutôt un senryû, centré sur l'humain et ses travers. Un senryû digne de ce nom devrait comporter une part d'humour, le plus souvent caustique ou satyrique, mais je ne vois vraiment pas où instiller de l'humour dans cette éternelle bêtise.  J'écris rarement sur ce type de sujet, sauf lorsqu'un événement me marque, comme ce fut le cas pour la longue agonie du sous-marin russe Koursk (118 morts par 108m de fond) en août 2000 :

 

larmes sur la grève
pour les enfants morts en mer
même les mouettes pleurent

Après tout, pourquoi le haïku/senryû ne pourrait-il pas exprimer le refus de l'inacceptable? Il existe bien un mur haïkus anti-guerre.

 


Tout en écrivant ces lignes, j'ai bien conscience de leur apparente naïveté et de leur inutilité dans l'immédiat. Toutefois, si nous cessions tous de croire à l'utilité de simplement exprimer un tel refus, si le cynisme et l'aquoibonisme (cher à Gainsbourg) devaient s'imposer, alors nous serions vraiment très mal partis.

Allez, citons Brel, autre grand rêveur:

Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour

Bon, je vais rentrer me reposer, ça ira mieux demain.
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6 décembre 2005 2 06 /12 /décembre /2005 16:41
Un titre en forme d'hommage à Claude Nougaro, autre grand poète et tritureur de mots dont je suis un fan de longue date.
La pluie dont je voudrais parler aujourd'hui ne fait pas de claquettes à minuit. Je suis plutôt dessous, et ça me convient assez :

le nez au vent
les bras ouverts, recevoir
la pluie dans un grand rire

J'ai envoyé ce haïku-senryû sur la liste haiku-fr, en précisant que j'hésitais avec la version suivante, qui me paraissait plus forte:

nez au vent,
bras ouverts, recevoir
la pluie dans un grand rire

Il faut en effet se méfier de nos mots de liaison français (articles, prépositions etc.) lorsqu'ils ne sont pas absolument nécessaires à la compréhension. Sans tomber pour autant dans le style télégraphique, la chasse aux "chevilles" comme les nommait le Maître Shiki permet de se recentrer sur l'essentiel et lui laisser exprimer toute sa force.

D'une part on releva une redondance entre "nez au vent" et "bras ouverts", que je récusais assez vite, car je pourrais avoir les mains dans les poches, dans une attitude de repli frileux, alors que c'est ici  tout le contraire.

Seconde remarque: je dis presque tout. Touché cette fois, il manque peut-être ce léger flou dont raffolent les Japonais.

Troisième suggestion, et que je fus à deux doigts d'adopter,  restructurer le poème comme suit

nez au vent,
bras ouverts, recevoir la pluie
dans un grand rire

ce qui donne un rythme 3/8/4 (15 syllabes) plus proche du traditionnel 5-7-5. Je l'ai déjà dit (et j'en parlerai plus longuement bientôt), je suis assez attaché au 5-7-5 sans en faire une fin en soi.

J'étais donc prêt de m'arrêter à cette version, toutefois quelque chose me retenait, mais je ne savais pas exactement quoi. Et puis je reçus ce retour de Kalasanyima :

"....envie de m'arrêter sur ce haïku qui me plaît beaucoup tel que tu l'as écrit, Richard... sans les petites barrières que sont les articles.... j'aime l'attente après le verbe recevoir... puis la rencontre avec la pluie... et si la ligne 3 est longue, c'est qu'il pleut des cordes... et c'est encore plus agréable..."

J'avoue que je ne savais pas réellement pourquoi j'avais laissé "recevoir" comme en suspens à la fin de la seconde ligne. Je sentais confusément que cela laissait une ouverture, dans laquelle la pluie s'engouffrait soudain. Finalement, bien que le rythme ne soit pas court-long-court, je préfère en fin de compte la seconde version. Merci à Kalasanyima de m'avoir ouvert les yeux sur une intention implicite, mais dont je n'avais pas réussi à prendre pleinement conscience.

C'est là tout l'intérêt des ateliers d'écriture, on en apprend tous les jours, y compris et surtout sur soi-même!

Et pourquoi pas un petit sondage: quelle version préférez-vous? N'hésitez pas à vous exprimer en me laissant vos commentaires!

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