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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

couché sur l'herbe
dans mon manteau d'étoiles
j'ai dormi

A tout moment, vous pouvez revenir à la page d'accueil en cliquant sur la bannière ou sur l'image de droite. Si vous êtes perdus, vous trouverez aussi de l'aide ici. Bonne visite!

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

Vous pouvez si vous le désirez réagir sur chaque article en utilisant le lien "Ajouter un commentaire" et, si vous avez apprécié votre visite, vous pouvez aussi recommander ce blog.
2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 21:39
Christine a subi hier une amniocentèse.  Rien ne nous permettait de craindre à priori un problème chez le bébé à venir, mais il se trouve qu'au delà d'un certain âge, cet examen est systématiquement proposé car les statistiques montrent que les risques de problèmes génétiques augmentent.

Après un rendez-vous d'information avec le médecin, nous avons été convaincus de l'utilité de cet examen. Toutefois, je sentais bien Christine de plus en plus nerveuse à mesure que la date approchait.  Adepte d'une grossesse et d'un accouchement aussi naturels que possible, cet examen très intrusif et comportant des risques de fausse-couche la stressait.

L'examen se déroule sous échographie. Un opérateur manie la sonde et l'autre la seringue de manière à éviter de toucher le futur bébé.

au bout du cordon
un tout petit acrobate -
échographie

De mon côté, même si j'avais été franchement pour le jour où nous nous sommes décidés, je dois avouer que je n'en menais pas large lorsque j'ai vu la taille de l'aiguille. Elle me paraissait énorme!

amniocentèse -
l'aiguille au-dessus du ventre
un instant hésite

J'avais beau me dire que nous étions dans une maternité que nous connaissons bien (notre aîné y est né), que le médecin pratiquait 300 amniocentèses par an et que tout avait le maximum de chances de bien se passer, je trouvais l'examen interminable. Surtout, j'avais l'impression que l'aiguille se dirigeait vers le bébé alors que c'était précisément le contraire. L'absence de repère et la manque d'habitude sans doute. Le médecin, lui savait parfaitement où étaient l'aiguille et l'enfant.

Evidemment, hors de question de montrer mon appréhension  à ma femme, j'étais justement là pour la rassurer! J'ai néanmoins été très soulagé lorsque ce fut fini:

silhouette blanche -
bébé bouge sur l'écran
soupir des parents

Maintenant, c'est le repos qui s'impose pour la mère pendant quarante-huit heures. Et une quinzaine de jours à attendre les résultats.

Note: le "haïku de l'aiguille", dans sa structure, est similaire à ce célèbre poème de Buson:

Devant le chrysanthème blanc
les ciseaux un instant
hésitent

On peut le considérer comme un hommage, le sujet des deux poèmes étant finalement assez proches ...
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1 décembre 2006 5 01 /12 /décembre /2006 21:16
Extérieur, jour.
Paris, boulevard des maréchaux sud.

Je dois déposer Florian chez la nounou. Comme d'habitude, c'est le casse-tête pour se garer. Les travaux du nouveau tram, qui nous ont littéralement pourri la vie pendant trois ans, sont pratiquement achevés. Les essais sont en cours, créant des embouteillages considérables car les Parisiens ne sont pas encore habitués aux signaux destinés à avertir piétons et véhicules de l'arrivée d'une rame. Tout le monde a pris l'habitude de traverser les voies désertes n'importe où et n'importe comment. Il n'en est plus question, et il y a deux ou trois policiers à chaque carrefour pour éviter le carnage. Bref, tout le monde est sur les nerfs.

Il y a encore un mois, on pouvait se garer dans la contre-allée devant l'immeuble de la nounou. C'était sans doute trop pratique, et des poteaux nous en empêchent maintenant. Seule solution pour une dépose rapide: se garer brièvement sur le trottoir, partiellement transformé en piste cyclable. Ce n'est sans doute pas l'idéal, mais c'est toujours mieux que d'occuper la voie de droite avec les feux de détresse allumés, seule solution restant pour le camion qui ravitaille la supérette voisine...

Je monte en vitesse déposer le petit, et je redescends environ cinq minutes plus tard.

Là, je me fais littéralement injurier et de la plus grossière des façons par une cycliste d'une cinquantaine d'années bien tassées. L'aggressivité et la vulgarité des mots me choquent, je pensais que les gens de cette génération étaient plus posés. Je lui crie que si elle veut, elle peut déposer mon fils chez la nounou pour moi. Nouvelle bordée d'injures, elle aussi a eu des enfants dit-elle entre deux noms d'oiseaux. Je retiens à grand peine la muflerie de lui crier que ça doit faire longtemps quand une voix s'élève de l'arrêt de bus voisin pour crier  "Elle a raison".

Là c'est plus fort que moi je craque et envoie en termes choisis l'énergumène se mêler de ce qui le regarde et aller voir ailleurs si j'y suis. Il y a des limites à l'impassibilité.

OK, une piste cyclable n'est pas faite pour se garer, mais de là à se monter arrogant et intolérant à ce point il y a de la marge. Depuis le début de son mandat, l'actuelle municipalité de Paris a déclaré une guerre aussi idéologique que stupide à la voiture. Tracasseries sans fin, disparition de places de stationnement, augmentation de la largeur des couloirs du bus qui font râler même les chauffeurs de taxis, les seuls résultats sont brillants: des embouteillages partout, y compris de nuit, une pollution en hausse (eh oui, des moteurs au ralenti polluent plus!), et les différentes catégories d'usagers dressés les uns contre les autres.

Il faut dire que cela tourne de plus en plus à la jungle urbaine: voitures à touche-touche énervées par les scooters qui slaloment et s'évertuent à ne pas croire qu'il reste un angle mort dans nos rétroviseurs, piétons qui traversent n'importe où y compris au feu vert et enfin cyclistes ignorant superbement les feux rouges, quand on ne se retrouve pas nez à nez avec eux lorsqu'ils "oublient" de tenir compte d'un sens interdit. Tout le monde est sur les nerfs.

Restent les transports en commun, nouvelle panacée des écologistes extrêmes qui sévissent dans l'entourage du maire de Paris. Sauf qu'une étude à clairement montré que si 10% des Franciliens renonçaient à leur véhicule pour prendre les transports en commun, ceux-ci exploseraient!

Dans ce contexte, la circulation en vélo a le vent en poupe. Et j'ai le regret de dire que ça en rend certains arrogants. Le soir même, ma femme m'a rapporté s'être aussi faite interpeller par l'un de ces nouveaux justiciers de la rue, elle avait étourdiment posé le pied sur une piste cyclable, oh le grand crime que voilà.

Attention! tous les cyclistes ne sont pas comme cela, j'en connais de fort sympathiques (Catherine, Elisabeth, si vous me lisez ...) mais franchement, j'en vois neuf sur dix ne pas respecter les feux par exemple. J'ai même vu une brave mémé manquer de se faire renverser par l'un de ces centaures à deux roues.

Or donc, avant de hurler parce qu'un automobiliste est mal garé, essayez un peu de penser qu'on ne fait pas ça pour le plaisir de vous embêter, mais tout simplement parce qu'on y est forcé! Je ne peux pas poser  mon gamin en mettant ma voiture dans ma poche. Et surtout ce n'est pas une raison pour se monter grossier. Etre dans votre droit ne vous donne pas tous les droits.

Ouf, c'était mon coup de gueule, je crois que c'est la première fois sur ce blog, mais ça fait du bien. Tout comme cette volée de senryûs au vitriol:

la cycliste en rogne
juchée sur ses certitudes
injurie le monde

l'invective aux lèvres
elle n'a pas l'esprit large
le casque sans doute?

sur son vieux biclou
l'atrabilaire à deux roues
dans la crotte de chien

la cycliste en boule
à cheval sur son bon droit
se prend pour Zorro

Sans doute aucune valeur poétique, mais ça défoule, et c'est humain.

A demain, pour un retour à la sérénité.
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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 14:00
Comme promis, je reviens sur la soirée du lundi 27 novembre consacrée à Issa dans le cadre du second festival francophone de haïku.

Je l'ai déjà dit mais je le répète: parmi les Maîtres classiques, Issa est probablement mon préféré de par l'humanité qui habite ses poèmes. Aussi n'aurais-je à aucun prix raté cette soirée en deux parties:
  • la conférence Issa redécouvert par Seegan Mabesoone
  • les instants musicaux par Akemi Suetaka (piano), Hiroshi Anzo (bariton), Tomoko Taguchi (soprano) et  Seegan Mabesoone(récitation de haïkus)
le tout illustré de tableaux artistiques de kaeru par Hiro et de gravures de Mitsuru Ikeda.

Je n'étais visiblement pas le seul, une assistance nombreuse comptant beaucoup de Japonais et Japonaises s'étant déplacé pour l'occasion.

Seegan Mabesoone
Seegan Mabesoone
Notre conférencier Seegan Mabesoone est un personnage sortant de l'ordinaire. Français installé au Japon à Nagano depuis 1996, Laurent Mabesoone (son pseudonyme Seegan signifie "yeux bleux" en Japonais) est titulaire d'un doctorat de littérature comparée à l'université Waseda. Il est à l'origine du projet  Un haïku pour les Jeux Olympiques lorsque Nagano accueillit les jeux d'hiver en 1998. Son saijiki en Français est également bien connu des haïjins francophones. Parfaitement bilingue, Seegan Mabesoone est également haïjin, à ceci près qu'il écrit directement en Japonais!

D'emblée, l'homme impose une présence à la fois tranquille et courtoise. Il parle le Français sans aucun accent, mais avec un rythme et une douceur surprenants, très japonais. Idéal pour retenir l'attention de son auditoire.

On trouvera ici l'essentiel de la conférence prononcée lundi. Elle dérive de la thèse de doctorat soutenue par M.Mabesoone. Outre l'intérêt du texte lui-même que je vous encourage fortement à lire, Seegan Mabesoone se révèle un formidable lecteur de haïkus, que ce soit en Japonais ou en Français. J'avais rapporté ici les difficultés que j'avais rencontrées pour lire des haïkus en public. J'avais remarqué la solution trouvée par les membres de l'AFH durant ce festival: faire lire deux fois de suite un haïku par deux personnes différentes. Deux voix, deux débits, deux sensibilités au service de "l'espace de sens ouvert" qu'est un haîku.

Celle de Seegan Mabesoone est très simple mais terriblement difficile à mettre en oeuvre: tout simplement se laisser naturellement aller aux sonorités des mots, au sens et à l'émotion qu'ils dégagent!  Et ça fonctionne à la perfection!  Il "suffit" finalement de rester naturel et de restituer dans sa lecture à haute voix le ressenti que vous avez eu en découvrant le poème! Je pensais cela périlleux en raison de la taille minuscule du haïku, mais le "concentré de sens" peut finalement être restitué par un "concentré d'émotions". Cela n'est toutefois pas donné à tout le monde, et jamais je n'avais entendu lire des haïkus aussi bien.

Cela vaut également pour les versions originale. Je ne parle pas du tout Japonais (hormis quelques mots que l'on finit bien par apprendre dans les éditions bilingues des haîkus des Maîtres), mais la restitution des sonorités et du rythme par Seegan fit tant et si bien que l'on ressentait le sens sans comprendre mot à mot. Du reste, il nous fit lire les haïkus en Japonais avec lui, une expérience sympathique et très instructive pour les haïjins présents. Effectivement, on devrait toujours tester les haïkus en les lisant à haute voix, cette conférence en fournit une éclatante démonstration.

Sur le fond, je ne ferai qu'une remarque. Seegan Mabesoone explique dans sa thèse le goût prononcé des Français pour les oeuvres d'Issa par deux raisons majeures:

  • les racines rurales de la poésie et de la mentalité d'Issa, qui ne peuvent que séduire un pays profondément rural comme le nôtre
  • les liens entre la poésie d'Issa et les chansons populaires japonaises, relativement lyriques, et qui là encore ne peuvent que résonner dans notre coeur puisque nous avons aussi une longue tradition en la matière et que chez nous "tout finit par des chansons".

Certes, mais je pense que ce ne sont pas les seules raisons. La France a subi depuis les années soixante-dix une profonde transformation qui l'ont fait sortir de sa ruralité. Elle a bien changé depuis que les premiers lettrés ont rapporté du Japon la poésie d'Issa en 1916. Toutefois, le monde rural auquel appartenait Issa est naturellement proche de la Nature. Il obéit au cycle des saisons qu'il connaît et accepte bien. Cette proximité avec la Nature n'est-elle pas l'essence même du haïku?

Nous nous sommes bien éloignés de cette réalité. Il suffit de se promener sur un marché pour constater que, les importations des pays lointains aidant, on trouve à peu près de tout tout le temps. La notion de fruits ou légumes de saison devient très lointaine. Et pourtant, nous aimons toujours autant Issa. N'est ce pas tout simplement parce que nous y retrouvons nos racines, l'amour de la Nature et une certaine acceptation fataliste de ce qui vient, en bien ou en mal? N'est-ce pas tout simplement parce que sous ses rudes manières paysannes Issa touche à l'essentiel, sans fioritures ni affectation?

La seconde partie de la soirée fut une originale rencontre entre la musique classique contemporaine et la poésie.

Tout commença par une élégie pour piano seul de Tonino Battista sur des thèmes de berceuse d'Itsuki et Sakura intérprétée par Mme. Akemi Suetaka. Une composition aérienne et rêveuse, dans laquelle l'oreille ne peut manquer de reconnaître le thème de ... la publicité d'Obao, qui a donc manifestement emprunté un thème de musique populaire japonaise!

Les trois derniers haïkus de Yosa Buson furent ensuite illustrés par trois compositions pour piano seul de Renaud Gagneux, toujours par Mme. Suetaka.

Tomoko Taguchi (soprano) et Akemi Suetaka (piano)
Tomoko Taguchi (soprano)
et Akemi Suetaka (piano)
Sous le titre collectif L'âme des insectes, six haïkus d'Issa firent ensuite l'objet d'une interprétation lyrique par la soprano Tomoko Taguchi, sur une musique de Kageyuki Ichikawa. J'avoue ne pas avoir été totalement convaincu par cet intermède, non que la chanteuse eût failli, mais la musique comportait à mon sens trop de dissonances et de cassures dramatiques pour convenir à la légèreté des haïkus, qui étaient ici chantés en Français après avoir été admirablement lus dans les deux langues par Seegan Mabesoone.

Hiroshi Anzo (baryton) et Akemi Suetaka (piano)
Hiroshi Anzo (baryton)
et Akemi Suetaka (piano)
Suivirent, sous le titre Eaux d'Issa sept haïkus d'Issa par le baryton Hiroshi Anzo, sur une musique admirable de Charlotte Perrey, présente dans la salle. Toujours en Français, ces haïkus furent magnifiquement chantés sur des mélodies délicates convenant bien plus au sujet, c'est du moins mon goût. L'interprétation très ressentie et la magnifique émission vocale du chanteur emportèrent l'adhésion de la salle, tout comme pour les deux derniers haïkus, chantés cette fois en Japonais sur des musiques de Kiyoshige Koyama et Kouichi Kiriyama.

Le programme se termina magnifiquement par des chansons japonaises interprétées par Tomoko Taguchi sur une musique qui nous permit d'apprécier son sens de la nuance.

Une excellente soirée donc, rendant admirablement hommage à Issa, très originale et qui porta très haut l'intérêt de ce second festival francophone de haïkus!

Ceci en sera ma dernière chronique, car je ne suis hélas pas disponible pour assister à la clôture ce soir, qui verra la présentation par Janick Belleau de l'anthologie L'érotique aux éditions Biliki.

J'aurais l'occasion de revenir sur cette superbe anthologie, que j'ai fait dédicacer samedi dernier par les auteurs présents.

Ce fut un splendide festival, que les organisateurs, intervenants et participants en soient chaudement remerciés. A dans deux ans, au Québec, me suis-je laissé dire!
De g. à d. Seegan Mabesoone, Akemi Suetaka, Charlotte Perrey, Hiroshi Anzo et Tomoko Taguchi
De g. à d. Seegan Mabesoone,
Akemi Suetaka, Charlotte Perrey,
Hiroshi Anzo et Tomoko Taguchi
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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 17:07
Cela devait arriver, les températures comment à chuter.

Après le refroidissement noté la semaine dernière, il faisait à nouveau doux. La météo n'avait pas vu cela depuis 1950, et cela concerne une bonne partie de l'Europe.

Le thermomètre joue au yo-yo. Tantôt on croit à l'arrivée de l'hiver:

une porte claque
un chien aboie
le vent du nord est passé

tantôt cela redevient doux. Il paraît que nous n'aurons pas un hiver rigoureux cette année. Je présume que l'on accusera sans doute le réchauffement climatique. Et un thème de campagne fédérateur pour les élections présidentielles, un!  S'il y a une chose qui ne change pas, c'est bien celle-ci: les idées de nos politiciens, comme les feuilles mortes, se ramassent à la pelle (merci Prévert).
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28 novembre 2006 2 28 /11 /novembre /2006 14:22
Magnifique soirée Issa hier au festival de haïku. Je n'ai hélas pas le temps d'en rendre compte aujourd'hui, j'ai trop de travail, aussi vous faudra-t-il attendre demain (ça c'est du teasing, on voit bien que je travaille à la com' )

Il faudra vous contenter en attendant de ce haïku tout frais, composé en arrivant chez moi de retour de cette soirée:

assis sous la lune
composant un haïku
qu'elle est la première à lire
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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 11:39
Outre l'exposition et les conférences, ce second festival de haïkus aura surtout été pour moi l'occasion de rencontrer enfin des personnes que je ne connaissais que "virtuellement".

Avec Janick Belleau
Avec Janick Belleau
Citons ainsi Catherine Belkhodja, du magazine Marco Polo, Francis Tugayé, Jean-Claude César, Henri Chevignard, Georges Friedenkraft,  Jean-Louis d'Abrigeon et bien d'autres. N'oublions pas celles qui venaient de loin: Dorothy Howard et Janick Belleau, venue avec un bonne humeur communicative représenter nos amis du Québec. A ce propos, un message pour  Monika, Hélène et Yves: Janick s'est scrupuleusement acquittée de la mission "bises du Québec" comme on le voit ci-contre.

Ce fut également un plaisir d'y retrouver Neko, Chantal Peresan Roudil, Daniel Py, Pascal Quiero et bien entendu Dominique Chipot, président de l'AFH et chef d'orchestre de ce festival.

Que ce soit une conférence ou la remise des prix d'un concours de haïkus, la convivialité est le maître-mot de ce festival et c'est très agréable.


La foule en délire
Le public est conquis
A propos de concours, nos amis québécois se sont particulièrement distingués. Ainsi, on retrouve Janick, Monika Thoma-Petit, Diane Descôteaux et Yves Brillon parmi les lauréats du second concours Marco Polo. Le palmarès complet avec les haïkus primés figure sur l'excellent blog de mon ami Philippe Quinta - également lauréat - auquel je vous renvoie donc.

Janick Belleau, représentant le Québec, a recueilli tous les prix de ses compatriotes (le coffret Zen dont je parlais ici) et a pu craindre un léger excédent de bagages ...

Tous les haïkus ont été lus devant un public enthousiaste, comme on peut le constater ci-contre.

La remise des prix a été suivie d'une dégustation de sushis et de saké, fort sympathique ma foi.


Ambiance tout aussi sympathique dimanche à la maison de thé ChaJin pour la remise des prix du concours de haïkus sur le thème du thé (évidemment!).  Située dans le huitième arrondissement, cette maison de thé est réellement une maison de thé japonaise et non un salon de thé à l'occidentale. Fondée par des occidentaux ayant beaucoup voyagé et séjourné en Asie, elle propose les meilleurs crus de thé du Japon servis dans les règles de l'Art, c'est à dire celle de la cérémonie du thé (chanoyu).

Le jury du concours était constitué à part égale des maîtres des lieux et de haïjins émérites de l'AFH: Janick Belleau et Dominique Chipot.  Les dix haïkus finalistes furent lus par Janick et Dominique.  Lauréate à l'unanimité, Chantal Peresan Roudil gagne ainsi une cérémonie du thé pour quatre personnes.  A la seconde place, on retrouve mon ami Yves Brillon, en grande forme pour notre plus grand plaisir.  Je ne reproduis pas ici les haïkus sélectionnés, car ils devraient prochainement  faire l'objet d'une publication dans Gong, la revue de l'AFH. Là encore, Janick a un peu plus alourdi ses bagages, nos amis du Québec et de Baie-Comeau étant à l'honneur avec de magnifiques créations.

Une discussion avec les maîtres des lieux m'a permis de constater leur passion combinée du haïku et du thé, puisque celui dont je parlais dans mon haïku retenu parmi les dix finalistes a été correctement identifié comme un thé de Chine uniquement à la manière dont je parlais de l'étirement de ses feuilles. Très fort!

Une excellente ambiance et des thés excellents (ah! ce sencha vert translucide à l'arôme puissant!) des haïkus et des passionnés, que demander de plus?

Janick et Chantal
Janick Belleau et
Chantal Peresan Roudil
Janick et Dominique
Janick Belleau et Dominique Chipot
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26 novembre 2006 7 26 /11 /novembre /2006 21:38
Notre fils Florian (22 mois) a récemment pris une nouvelle habitude. Lorsqu'il veut quelque chose, il ne dit pas "veux ceci", mais il s'adresse directement à ce qu'il désire en lui disant de venir!

pâtisserie -
mon fils aux éclairs:
gâteau, viens !!!

C'est mignon et c'est ...logique!  Logique pour un petit garçon. Je suis fasciné par l'enfance, surtout la petite enfance, celle que l'on oublie (ou qu'on enfouit au fond de son inconscient). Voir grandir mon fils me renvoie à ma propre enfance et m'aide à la comprendre. C'est une joie renouvelée chaque jour.

Mon épouse Christine a coutume de dire que les petits enfants sont encore dans le divin. Et en effet, in utero, tout est parfait: pas de faim, pas de froid, pas d'angoisse. Tout désir est instantanément comblé. Personne n'est là pour vous contrarier, la dualité n'existe pas. Il paraît du reste que le jeune enfant ne fait aucune distinction entre lui et le monde (en particulier sa mère) avant au moins un an. Tout est unité, cette unité qu'on ne rejoint qu'à la fin de notre vie terrestre.

Pour le tout jeune enfant, encore proche de ce monde idéal, il est donc tout à fait possible qu'il suffise d'exprimer un désir pour qu'il se réalise, et ... qu'on parle aux gâteaux comme aux gens.

De même, si les enfants sont si impatients, c'est qu'ils sont encore proches du monde utérin où l'on n'a pas à attendre. Je vous le demande: pourquoi perdre trente secondes à marcher vers son papa ou sa maman quand on peut aller en courant se jeter dans leurs bras en dix? Ces histoires "d'être raisonnable" sont vraiment des trucs d'adultes!

Je ne cesse de me poser des questions en voyant Florian progresser. Et comment pensent les enfants avant de savoir parler? Car il est clair qu'ils pensent, il suffit de les regarder agir. Existe-t-il une sorte de "langage antérieur" universel et que l'on perdrait lors de l'acquisition de notre langue dite "maternelle" ?  J'ai l'intuition que l'oubli de la petite enfance se produit au moment de l'acquisition du langage des adultes, impuissant à conserver la subtilité de la "langue antérieure".

Autre question: quand sort-on de l'enfance? Après mûres réflexions, j'ai une réponse en forme d'image: on cesse d'être un enfant quand on ne court plus à la récré ...
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25 novembre 2006 6 25 /11 /novembre /2006 08:03
Conférence de Corinne Atlan
Corinne Atlan pendant sa conférence
Le Sublime au ras de l'Expérience
(Cliquer sur l'image pour obtenir une photo plus grande)
Je n'avais pas encore eu l'occasion cette semaine d'assister au festival de haïkus (eh oui, je travaille aussi!) Cependant, je n'aurais pas voulu rater la conférence de Corinne Atlan et Zéno Bianu sur le thème "Le Sublime au ras de l'Expérience" vendredi 23 novembre au soir.

Corinne Atlan et Zéno Bianu sont les compilateurs de L'anthologie du poème court japonais chez Poésies/Gallimard, que je conseille régulièrement à qui s'intéressent au haïku.

Zéno Bianu étant retenu par des obligations familiales (qu'il reçoive ici toute ma sympathie en ces circonstances pénibles), Corinne Atlan  a donc assuré seule une conférence à la fois brillante et détendue.

Dans l'ambiance feutrée et chaleureuse de l'espace Bertin-Poirée et devant une assistance attentive, on eut droit à un tour d'horizon complet du haïku depuis les origines jusqu'à nos jours.

Ce fut aussi l'occasion d'en apprendre plus sur certains parti-pris de traduction parfois étonnants dans l'anthologie de Corinne et Zénu. Ainsi le  célibrissime haïku de Bashô :

vieille mare
une grenouille plonge
le bruit de l'eau

se termine-t-il par

l'eau se brise

dans leur traduction. A priori, l'original japonais (mizu no oto) ne contient aucune brisure. C'est, littéralement, le bruit de l'eau ou le bruit de l'eau où la grenouille a plongé. C'est un peu sec en Français, d'où une autre tentative de traduction célèbre: un ploc dans l'eau.

Le parti-pris de Corinne et Zénu, pour de tels haïkus célèbres, a été de faire  en sorte que leur traduction apporte quelque chose par rapport à celles qui existent tout en restant fidèle à l'esprit de l'original et en étant poétique en Français. C'est la raison de ce travail en équipe, Corinne Atlan étant de son propre aveu plus une traductrice de roman parfaitement japonisante, alors que Zéno Bianu, poète de langue française d'origine roumaine, mais ne parlant pas japonais, était le garant d'une traduction poétique.

Après environ deux heures de conférence-débat avec les nombreux haïjins présents (je reviendrai sur ces rencontres dans un autre billet), je suis ressorti avec mon exemplaire dédicacé de l'anthologie du poème court japonais et un enthousiasme renouvelé pour cette forme poétique si courte et paradoxalement si riche (en réalité, cette brièveté est la raison même de cette richesse).

Dans les rues du Paris de novembre, tous les sens en éveil, je sentais presque mon fidèle carnet d'esquisses palpiter contre mon coeur, prêt à accueillir d'autres moments, d'autres émotions dignes d'êtres fixées et transmises:

de retour chez moi
ivre de poésie
j'ai encore soif

Quelques minutes plus tard, l'occasion s'est présentée au métro Châtelet sous la forme d'un groupe d'ados en goguette, visiblement éméchés ou chargés de substances qui font rire. Le contraste entre leur tenue, plutôt classieuse, et leur attitude débridée avait quelque chose de rafraîchissant sous les regards tantôt amusés tantôt dégoûtés (Ah! ma bonne dame la jeunesse actuelle! De mon temps ...) des voyageurs.

Il y avait surtout une belle et grande blonde totalement partie. Bien que très jeune (même pas vingt ans à vue de nez) il émanait d'elle une féminité et une sensualité bien plus mûres, sans doute accentuées par l'ivresse ...

totalement ivre
la belle blonde aux seins nus
sous son boléro noir

la belle blonde ivre
ses yeux clairs dans le vague
couleur gin Sapphire

(Vous ne connaissez pas le gin Bombay Sapphire? Jetez donc un coup d'oeil ici, c'est le seul que je supporte ...)

Enfin, certains gestes partent de bonnes intentions avec un résultat final inattendu ...

pour cacher ses seins
remontant son boléro
- le sillon de ses fesses!

Sous son nez (et ses yeux donc vagues ...) j'ai sorti mon carnet et noté ces moments. Amusant de penser qu'elle n'en saura probablement jamais rien.
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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 13:32
Nous arrivons cette fois au coeur de l'automne.

Septembre a été chaud et lumineux, compensant un mois d'août infect. Octobre a été exceptionnellement doux, et même ce début novembre s'est montré clément. L'automne a donc tardé à s'installer. Les feuilles des arbres, inhabituellement vertes, trahissaient ce retard, les arbres n'ayant pas jugé bon de rapatrier leur sève en vue du repos hivernal.

Tout a changé cette semaine, avec un refroidissement brutal. Du coup, les feuilles ont jauni rapidement. Nous avons à peine pu profiter du feu d'artifice des couleurs automnales avant que les arbres ne se dénudent rapidement sous l'action conjuguée de la pluie et du vent. Le "bel automne" n'aura duré qu'un moment.

les couleurs d'automne
réarrangées par le vent -
kaléïdoscope

à demi-nu
il dénonce le vent d'ouest
le peuplier

bourrasque d'automne -
un héron et deux mouettes
dans un grand huit

longuement
la pluie d'automne achève
de dépouiller les arbres

le nid plein de chants
dans l'érable dénudé
à présent désert

Et puis il n'y a pas que les feuilles pour tomber en automne, il y a aussi les hommes. Philippe Noiret, le chêne de nos comédiens, a ainsi été abattu hier par une longue maladie (expression consacrée pour désigner un cancer). Il y avait la stature, la voix profonde et inimitable. Il y avait surtout un comédien que je ne me souviens pas avoir vu jouer dans quelque chose de médiocre. Bien au contraire, je retiens Le juge et l'assassin, Les lunettes d'or, Que la fête commence, La vie de château, Thérèse Desqueyroux, L'horloger de Saint-Paul, La vieille fille, Alexandre le bienheureux, La vie et rien d'autre et bien sûr Le vieux fusil, film élu César des Césars.

Si je ne devais retenir qu'une scène, c'est précisément  celle où, dans Le vieux fusil, Romy Schneider (belle à mourir) relève sa voilette avant de boire son champagne. Ses yeux brillent, elle a son fameux sourire mutin, lumineux et terriblement attirant, et elle trempe ses lèvres dans son champagne. Contre-champ: le visage de Noiret. Son expression à cet instant précis est extraordinaire: un mélange d'étonnement, d'adoration, presque de douleur devant tant de beauté. Son regard est à la fois grave, tendre et l'on sent qu'il vient de tomber définitivement amoureux de cette femme et se vouer à elle corps et âme, jusqu'à la folie dans laquelle il se murera à la fin du film. Peu d'acteurs peuvent faire passer tant de choses dans une expression et un regard. Philippe Noiret était de ceux-là. Chapeau bas...

les peupliers
même quand ils perdent leurs feuilles
montent droit au ciel
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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 23:37
on le remarque à peine
entre deux tas de feuilles mortes
le clochard assoupi
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