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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

couché sur l'herbe
dans mon manteau d'étoiles
j'ai dormi

A tout moment, vous pouvez revenir à la page d'accueil en cliquant sur la bannière ou sur l'image de droite. Si vous êtes perdus, vous trouverez aussi de l'aide ici. Bonne visite!

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

Vous pouvez si vous le désirez réagir sur chaque article en utilisant le lien "Ajouter un commentaire" et, si vous avez apprécié votre visite, vous pouvez aussi recommander ce blog.
1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 12:14
D'ordinaire, je n'aime pas faire de publicité, mais il faut reconnaître que ma plateforme Over-blog est plutôt inventive.

La récente version 2 propose ainsi la création de communautés. L'idée est intéressante : il s'agit en fait de fédérer des blogs portant sur un thème commun. Chaque communauté possède sa page, sur laquelle sont relayées les plus récentes contributions, c'est à dire les billets des blogs appartenant à la communauté, et des discussions peuvent même s'engager sur ces billets. La communauté possède aussi son propre flux RSS, ce qui permet toutes les syndications possibles et imaginables.

L'intérêt ? Il est multiple :

  • donner plus de visibilité aux blogs de la communautés
  • engager des discussions entre membres de la communauté et au-delà
  • partager du contenu
  • et il y en a sans doute d'autres ...

L'inconvénient : par définition, seuls les blogs créés sur Over Blog peuvent en profiter. De plus, seuls les blogs en version 2 peuvent appartenir à une communauté. La raison est simple : lorsque vous publiez un article sur votre over-blog, seule la version 2 de l'administration vous permet de choisir s'il doit apparaître ou non dans l'une des communautés auxquelles votre blog appartient. Cette restriction devrait vite disparaître, puisque tous les over-blogs migreront en version 2. Restent les blogs hors-plateforme Over-Blog. Pour eux, il faut espérer que cette initiative plaise et s'impose comme un nouveau standard pour créer de grandes communautés de blogs thématiques. Peut-être cela existe-t-il déjà, les pros du blog m'éclaireront peut-être à ce sujet.

Quoi qu'il en soit, comme vous vous en doutez, j'ai immédiatement cherché la communauté haïku. Elle n'existait pas, et je l'ai donc créée : haïku, senryû, tanka etc . Manteau d'étoiles est pour l'instant l'unique membre de cette communauté dédiée à la poésie de forme japonaise.

Je n'ai pas trouvé le moyen de faire la publicité de ma nouvelle communauté sur Over-Blog, aussi en suis-je réduit à annoncer la naissance du bébé sur les over-blogs traitant de haïku. Hélas, le lien que j'ai donné à certains d'entre vous ne fonctionnait pas. Le lien correct figure ci-dessus.

Un petit mode d'emploi :

  • pour rejoindre la communauté, cliquer sur le bouton "Rejoindre cette communauté" figurant dan sle cadre de présentation de la communauté
  • suivre les instructions
Je devrais alors recevoir un message m'invitant à valider votre inscription. Ceci permet de vérifier que le thème du blog candidat est bien conforme à celui de la communauté.

Une fois votre blog accepté, comment partager un article avec la communauté? Très simple :  lorsque vous écrivez votre article, vous remarquerez au-dessous de la fenêtre dans laquelle vous le tapez un nouveau choix juste après celui de la catégorie. C'est celui de la communauté. Si vous désirez envoyer votre article vers la communauté,  il suffit de choisir  "Haïku, senryû, tanka etc" dans le menu déroulant. Ce choix sera mémorisé et sera sélectionné automatiquement  au prochain article, aussi faites attention si un article ne doit pas partir vers la communauté.  Choisissez alors "Non classé"  ou éventuellement une autre communauté si vous  faites partie de plusieurs communautés.

Voilà, c'est tout ! Venez nombreux enrichir cette communauté naissante. Je regrette que les blogs hors Over-Blog ne puissent nous rejoindre, j'espère sincèrement que cela donnera lieu à une standardisation de ce type d'initiative tout à fait dans l'esprit du blog et, disons-le tout net (ça fait mode !) très "Web 2.0".
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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 14:00
Comme promis, je reviens sur la soirée du lundi 27 novembre consacrée à Issa dans le cadre du second festival francophone de haïku.

Je l'ai déjà dit mais je le répète: parmi les Maîtres classiques, Issa est probablement mon préféré de par l'humanité qui habite ses poèmes. Aussi n'aurais-je à aucun prix raté cette soirée en deux parties:
  • la conférence Issa redécouvert par Seegan Mabesoone
  • les instants musicaux par Akemi Suetaka (piano), Hiroshi Anzo (bariton), Tomoko Taguchi (soprano) et  Seegan Mabesoone(récitation de haïkus)
le tout illustré de tableaux artistiques de kaeru par Hiro et de gravures de Mitsuru Ikeda.

Je n'étais visiblement pas le seul, une assistance nombreuse comptant beaucoup de Japonais et Japonaises s'étant déplacé pour l'occasion.

Seegan Mabesoone
Seegan Mabesoone
Notre conférencier Seegan Mabesoone est un personnage sortant de l'ordinaire. Français installé au Japon à Nagano depuis 1996, Laurent Mabesoone (son pseudonyme Seegan signifie "yeux bleux" en Japonais) est titulaire d'un doctorat de littérature comparée à l'université Waseda. Il est à l'origine du projet  Un haïku pour les Jeux Olympiques lorsque Nagano accueillit les jeux d'hiver en 1998. Son saijiki en Français est également bien connu des haïjins francophones. Parfaitement bilingue, Seegan Mabesoone est également haïjin, à ceci près qu'il écrit directement en Japonais!

D'emblée, l'homme impose une présence à la fois tranquille et courtoise. Il parle le Français sans aucun accent, mais avec un rythme et une douceur surprenants, très japonais. Idéal pour retenir l'attention de son auditoire.

On trouvera ici l'essentiel de la conférence prononcée lundi. Elle dérive de la thèse de doctorat soutenue par M.Mabesoone. Outre l'intérêt du texte lui-même que je vous encourage fortement à lire, Seegan Mabesoone se révèle un formidable lecteur de haïkus, que ce soit en Japonais ou en Français. J'avais rapporté ici les difficultés que j'avais rencontrées pour lire des haïkus en public. J'avais remarqué la solution trouvée par les membres de l'AFH durant ce festival: faire lire deux fois de suite un haïku par deux personnes différentes. Deux voix, deux débits, deux sensibilités au service de "l'espace de sens ouvert" qu'est un haîku.

Celle de Seegan Mabesoone est très simple mais terriblement difficile à mettre en oeuvre: tout simplement se laisser naturellement aller aux sonorités des mots, au sens et à l'émotion qu'ils dégagent!  Et ça fonctionne à la perfection!  Il "suffit" finalement de rester naturel et de restituer dans sa lecture à haute voix le ressenti que vous avez eu en découvrant le poème! Je pensais cela périlleux en raison de la taille minuscule du haïku, mais le "concentré de sens" peut finalement être restitué par un "concentré d'émotions". Cela n'est toutefois pas donné à tout le monde, et jamais je n'avais entendu lire des haïkus aussi bien.

Cela vaut également pour les versions originale. Je ne parle pas du tout Japonais (hormis quelques mots que l'on finit bien par apprendre dans les éditions bilingues des haîkus des Maîtres), mais la restitution des sonorités et du rythme par Seegan fit tant et si bien que l'on ressentait le sens sans comprendre mot à mot. Du reste, il nous fit lire les haïkus en Japonais avec lui, une expérience sympathique et très instructive pour les haïjins présents. Effectivement, on devrait toujours tester les haïkus en les lisant à haute voix, cette conférence en fournit une éclatante démonstration.

Sur le fond, je ne ferai qu'une remarque. Seegan Mabesoone explique dans sa thèse le goût prononcé des Français pour les oeuvres d'Issa par deux raisons majeures:

  • les racines rurales de la poésie et de la mentalité d'Issa, qui ne peuvent que séduire un pays profondément rural comme le nôtre
  • les liens entre la poésie d'Issa et les chansons populaires japonaises, relativement lyriques, et qui là encore ne peuvent que résonner dans notre coeur puisque nous avons aussi une longue tradition en la matière et que chez nous "tout finit par des chansons".

Certes, mais je pense que ce ne sont pas les seules raisons. La France a subi depuis les années soixante-dix une profonde transformation qui l'ont fait sortir de sa ruralité. Elle a bien changé depuis que les premiers lettrés ont rapporté du Japon la poésie d'Issa en 1916. Toutefois, le monde rural auquel appartenait Issa est naturellement proche de la Nature. Il obéit au cycle des saisons qu'il connaît et accepte bien. Cette proximité avec la Nature n'est-elle pas l'essence même du haïku?

Nous nous sommes bien éloignés de cette réalité. Il suffit de se promener sur un marché pour constater que, les importations des pays lointains aidant, on trouve à peu près de tout tout le temps. La notion de fruits ou légumes de saison devient très lointaine. Et pourtant, nous aimons toujours autant Issa. N'est ce pas tout simplement parce que nous y retrouvons nos racines, l'amour de la Nature et une certaine acceptation fataliste de ce qui vient, en bien ou en mal? N'est-ce pas tout simplement parce que sous ses rudes manières paysannes Issa touche à l'essentiel, sans fioritures ni affectation?

La seconde partie de la soirée fut une originale rencontre entre la musique classique contemporaine et la poésie.

Tout commença par une élégie pour piano seul de Tonino Battista sur des thèmes de berceuse d'Itsuki et Sakura intérprétée par Mme. Akemi Suetaka. Une composition aérienne et rêveuse, dans laquelle l'oreille ne peut manquer de reconnaître le thème de ... la publicité d'Obao, qui a donc manifestement emprunté un thème de musique populaire japonaise!

Les trois derniers haïkus de Yosa Buson furent ensuite illustrés par trois compositions pour piano seul de Renaud Gagneux, toujours par Mme. Suetaka.

Tomoko Taguchi (soprano) et Akemi Suetaka (piano)
Tomoko Taguchi (soprano)
et Akemi Suetaka (piano)
Sous le titre collectif L'âme des insectes, six haïkus d'Issa firent ensuite l'objet d'une interprétation lyrique par la soprano Tomoko Taguchi, sur une musique de Kageyuki Ichikawa. J'avoue ne pas avoir été totalement convaincu par cet intermède, non que la chanteuse eût failli, mais la musique comportait à mon sens trop de dissonances et de cassures dramatiques pour convenir à la légèreté des haïkus, qui étaient ici chantés en Français après avoir été admirablement lus dans les deux langues par Seegan Mabesoone.

Hiroshi Anzo (baryton) et Akemi Suetaka (piano)
Hiroshi Anzo (baryton)
et Akemi Suetaka (piano)
Suivirent, sous le titre Eaux d'Issa sept haïkus d'Issa par le baryton Hiroshi Anzo, sur une musique admirable de Charlotte Perrey, présente dans la salle. Toujours en Français, ces haïkus furent magnifiquement chantés sur des mélodies délicates convenant bien plus au sujet, c'est du moins mon goût. L'interprétation très ressentie et la magnifique émission vocale du chanteur emportèrent l'adhésion de la salle, tout comme pour les deux derniers haïkus, chantés cette fois en Japonais sur des musiques de Kiyoshige Koyama et Kouichi Kiriyama.

Le programme se termina magnifiquement par des chansons japonaises interprétées par Tomoko Taguchi sur une musique qui nous permit d'apprécier son sens de la nuance.

Une excellente soirée donc, rendant admirablement hommage à Issa, très originale et qui porta très haut l'intérêt de ce second festival francophone de haïkus!

Ceci en sera ma dernière chronique, car je ne suis hélas pas disponible pour assister à la clôture ce soir, qui verra la présentation par Janick Belleau de l'anthologie L'érotique aux éditions Biliki.

J'aurais l'occasion de revenir sur cette superbe anthologie, que j'ai fait dédicacer samedi dernier par les auteurs présents.

Ce fut un splendide festival, que les organisateurs, intervenants et participants en soient chaudement remerciés. A dans deux ans, au Québec, me suis-je laissé dire!
De g. à d. Seegan Mabesoone, Akemi Suetaka, Charlotte Perrey, Hiroshi Anzo et Tomoko Taguchi
De g. à d. Seegan Mabesoone,
Akemi Suetaka, Charlotte Perrey,
Hiroshi Anzo et Tomoko Taguchi
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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 11:39
Outre l'exposition et les conférences, ce second festival de haïkus aura surtout été pour moi l'occasion de rencontrer enfin des personnes que je ne connaissais que "virtuellement".

Avec Janick Belleau
Avec Janick Belleau
Citons ainsi Catherine Belkhodja, du magazine Marco Polo, Francis Tugayé, Jean-Claude César, Henri Chevignard, Georges Friedenkraft,  Jean-Louis d'Abrigeon et bien d'autres. N'oublions pas celles qui venaient de loin: Dorothy Howard et Janick Belleau, venue avec un bonne humeur communicative représenter nos amis du Québec. A ce propos, un message pour  Monika, Hélène et Yves: Janick s'est scrupuleusement acquittée de la mission "bises du Québec" comme on le voit ci-contre.

Ce fut également un plaisir d'y retrouver Neko, Chantal Peresan Roudil, Daniel Py, Pascal Quiero et bien entendu Dominique Chipot, président de l'AFH et chef d'orchestre de ce festival.

Que ce soit une conférence ou la remise des prix d'un concours de haïkus, la convivialité est le maître-mot de ce festival et c'est très agréable.


La foule en délire
Le public est conquis
A propos de concours, nos amis québécois se sont particulièrement distingués. Ainsi, on retrouve Janick, Monika Thoma-Petit, Diane Descôteaux et Yves Brillon parmi les lauréats du second concours Marco Polo. Le palmarès complet avec les haïkus primés figure sur l'excellent blog de mon ami Philippe Quinta - également lauréat - auquel je vous renvoie donc.

Janick Belleau, représentant le Québec, a recueilli tous les prix de ses compatriotes (le coffret Zen dont je parlais ici) et a pu craindre un léger excédent de bagages ...

Tous les haïkus ont été lus devant un public enthousiaste, comme on peut le constater ci-contre.

La remise des prix a été suivie d'une dégustation de sushis et de saké, fort sympathique ma foi.


Ambiance tout aussi sympathique dimanche à la maison de thé ChaJin pour la remise des prix du concours de haïkus sur le thème du thé (évidemment!).  Située dans le huitième arrondissement, cette maison de thé est réellement une maison de thé japonaise et non un salon de thé à l'occidentale. Fondée par des occidentaux ayant beaucoup voyagé et séjourné en Asie, elle propose les meilleurs crus de thé du Japon servis dans les règles de l'Art, c'est à dire celle de la cérémonie du thé (chanoyu).

Le jury du concours était constitué à part égale des maîtres des lieux et de haïjins émérites de l'AFH: Janick Belleau et Dominique Chipot.  Les dix haïkus finalistes furent lus par Janick et Dominique.  Lauréate à l'unanimité, Chantal Peresan Roudil gagne ainsi une cérémonie du thé pour quatre personnes.  A la seconde place, on retrouve mon ami Yves Brillon, en grande forme pour notre plus grand plaisir.  Je ne reproduis pas ici les haïkus sélectionnés, car ils devraient prochainement  faire l'objet d'une publication dans Gong, la revue de l'AFH. Là encore, Janick a un peu plus alourdi ses bagages, nos amis du Québec et de Baie-Comeau étant à l'honneur avec de magnifiques créations.

Une discussion avec les maîtres des lieux m'a permis de constater leur passion combinée du haïku et du thé, puisque celui dont je parlais dans mon haïku retenu parmi les dix finalistes a été correctement identifié comme un thé de Chine uniquement à la manière dont je parlais de l'étirement de ses feuilles. Très fort!

Une excellente ambiance et des thés excellents (ah! ce sencha vert translucide à l'arôme puissant!) des haïkus et des passionnés, que demander de plus?

Janick et Chantal
Janick Belleau et
Chantal Peresan Roudil
Janick et Dominique
Janick Belleau et Dominique Chipot
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25 novembre 2006 6 25 /11 /novembre /2006 08:03
Conférence de Corinne Atlan
Corinne Atlan pendant sa conférence
Le Sublime au ras de l'Expérience
(Cliquer sur l'image pour obtenir une photo plus grande)
Je n'avais pas encore eu l'occasion cette semaine d'assister au festival de haïkus (eh oui, je travaille aussi!) Cependant, je n'aurais pas voulu rater la conférence de Corinne Atlan et Zéno Bianu sur le thème "Le Sublime au ras de l'Expérience" vendredi 23 novembre au soir.

Corinne Atlan et Zéno Bianu sont les compilateurs de L'anthologie du poème court japonais chez Poésies/Gallimard, que je conseille régulièrement à qui s'intéressent au haïku.

Zéno Bianu étant retenu par des obligations familiales (qu'il reçoive ici toute ma sympathie en ces circonstances pénibles), Corinne Atlan  a donc assuré seule une conférence à la fois brillante et détendue.

Dans l'ambiance feutrée et chaleureuse de l'espace Bertin-Poirée et devant une assistance attentive, on eut droit à un tour d'horizon complet du haïku depuis les origines jusqu'à nos jours.

Ce fut aussi l'occasion d'en apprendre plus sur certains parti-pris de traduction parfois étonnants dans l'anthologie de Corinne et Zénu. Ainsi le  célibrissime haïku de Bashô :

vieille mare
une grenouille plonge
le bruit de l'eau

se termine-t-il par

l'eau se brise

dans leur traduction. A priori, l'original japonais (mizu no oto) ne contient aucune brisure. C'est, littéralement, le bruit de l'eau ou le bruit de l'eau où la grenouille a plongé. C'est un peu sec en Français, d'où une autre tentative de traduction célèbre: un ploc dans l'eau.

Le parti-pris de Corinne et Zénu, pour de tels haïkus célèbres, a été de faire  en sorte que leur traduction apporte quelque chose par rapport à celles qui existent tout en restant fidèle à l'esprit de l'original et en étant poétique en Français. C'est la raison de ce travail en équipe, Corinne Atlan étant de son propre aveu plus une traductrice de roman parfaitement japonisante, alors que Zéno Bianu, poète de langue française d'origine roumaine, mais ne parlant pas japonais, était le garant d'une traduction poétique.

Après environ deux heures de conférence-débat avec les nombreux haïjins présents (je reviendrai sur ces rencontres dans un autre billet), je suis ressorti avec mon exemplaire dédicacé de l'anthologie du poème court japonais et un enthousiasme renouvelé pour cette forme poétique si courte et paradoxalement si riche (en réalité, cette brièveté est la raison même de cette richesse).

Dans les rues du Paris de novembre, tous les sens en éveil, je sentais presque mon fidèle carnet d'esquisses palpiter contre mon coeur, prêt à accueillir d'autres moments, d'autres émotions dignes d'êtres fixées et transmises:

de retour chez moi
ivre de poésie
j'ai encore soif

Quelques minutes plus tard, l'occasion s'est présentée au métro Châtelet sous la forme d'un groupe d'ados en goguette, visiblement éméchés ou chargés de substances qui font rire. Le contraste entre leur tenue, plutôt classieuse, et leur attitude débridée avait quelque chose de rafraîchissant sous les regards tantôt amusés tantôt dégoûtés (Ah! ma bonne dame la jeunesse actuelle! De mon temps ...) des voyageurs.

Il y avait surtout une belle et grande blonde totalement partie. Bien que très jeune (même pas vingt ans à vue de nez) il émanait d'elle une féminité et une sensualité bien plus mûres, sans doute accentuées par l'ivresse ...

totalement ivre
la belle blonde aux seins nus
sous son boléro noir

la belle blonde ivre
ses yeux clairs dans le vague
couleur gin Sapphire

(Vous ne connaissez pas le gin Bombay Sapphire? Jetez donc un coup d'oeil ici, c'est le seul que je supporte ...)

Enfin, certains gestes partent de bonnes intentions avec un résultat final inattendu ...

pour cacher ses seins
remontant son boléro
- le sillon de ses fesses!

Sous son nez (et ses yeux donc vagues ...) j'ai sorti mon carnet et noté ces moments. Amusant de penser qu'elle n'en saura probablement jamais rien.
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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 09:32
Oui, je sais que j'insiste, mais c'est important. Le second festival francophone de haïku organisé par l'Association Française de haïku ouvrira ce soir à 18h30 à l'espace culturel Bertin-Poirée à Paris.

Le festival commencera en beauté avec le lancement de la première anthologie de haïku de l'Union Européenne D'un ciel à l'autre. L'AFH a beaucoup oeuvré pour la naissance de cette anthologie trilingue (Français/Anglais/Japonais) qui administre la preuve de la vivacité de cette forme poétique dans la poésie contemporaine.

Jusqu'au 30 novembre se succéderont conférences et ateliers sur le sujet (cf le programme) par des intervenants choisis.

Une exposition permanente de haïkus, photo-haïkus, haïgas d'enfants et calligraphies se tiendra au sous-sol de l'espace Bertin-Poirée. Pour avoir donné un petit coup de main à son installation hier matin, je puis vous dire qu'il y a de très belles choses, notamment de splendides photos-haïkus. Si vous êtes intéressés et pouvez venir sur Paris (métro Châtelet), c'est une excellente occasion de prendre contact en douceur avec le haïku et avec celles et ceux qui l'écrivent.

J'espère vous y croiser. Bon festival!
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12 novembre 2006 7 12 /11 /novembre /2006 21:44
Je viens de passer un agréable moment à fixer sur des panneaux vingt-sept haïgas d'enfants, c'est à dire des dessins accompagnés de haïkus.

Ces haïgas sont les lauréats du Haïkus  sélectionnés par Japan Air Lines dans le cadre de son concours biennal dans le cadre de la fondation JAL.

Ils seront exposés dans le cadre du second festival francophone de haïku organisé par l'association française de haïku Du 16 au 30 novembre 2006 à l'espace culturel Bertin-Poirée à Paris.

Ces vingt-sept oeuvres réalisées avec tout le soin et le coeur qu'on met à cet âge sont remarquables de fraîcheur et d'invention. Les plus jeunes sélectionnés ont sept ans et les plus âgés treize. Ils illustrent à merveille la citation de Rûmi de vendredi à propos de l'étonnement.

Je vous encourage vivement à nous rejoindre lors du festival pour les admirer ainsi que pour assister aux nombreuses expositions et conférences décrites dans le programme. Vous m'y croiserez sûrement.

A bientôt!
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18 octobre 2006 3 18 /10 /octobre /2006 16:21
Dîner entre amis
A gauche: Richard et Florian
A droite: Sounya et Christine
(Cliquer sur l'image pour obtenir une photo plus grande)
Sounya est passée à Paris vendredi dernier pour préparer la sortie de son premier livre. Nous en avons profité pour nous rencontrer au cours d'un petit dîner décontracté.

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais de la peinture de Sounya et de son approche.

Je suis très sensible à la synthèse qu'elle opère entre la tradition héritée de son père et  la modernité dans laquelle on retrouve des influences occidentales.

Nous avions donc sympathisé via nos blogs respectifs cet été, et comme Sounya apprécie mes haïkus, nous avons décidé de rapprocher ses traces et mes mots.

Cela a commencé chez Sounya ici.  Le résultat nous a encouragés. Il nous semblait que la réunion de nos deux univers fonctionnait bien et donnait quelque chose de fort. Secrètement, je rêvais de faire avec Sounya des haïgas (haïkus avec illustrations). L'exercice n'est pas simple, car la peinture ne doit pas être une illustration littérale du poème, qui ne doit pas davantage être une légende de l'illustration. Je n'aurais pas osé le lui dire, étant trop timide, mais quelle ne fut pas ma surprise quand Sounya me proposa de travailler sur un livre de sihwa (haïga en Coréen, sa langue maternelle). J'ai encore du mal à exprimer aujourd'hui ce que j'ai ressenti ce jour-là, un mélange de joie, de reconnaissance et de fierté.

J'ai depuis reçu des épreuves de sihwa splendides, où certains haïkus que je trouvais parfois un peu faibles prennent une force et une beauté inattendues en liaison avec la peinture de Sounya. La symbiose est réelle et j'espère de tout coeur que notre projet de livre pourra se réaliser.

Chacun reste lui-même.  J'écris, Sounya choisit ce qui l'inspire et trace sans aucune contrainte. Nos sensibilités semblent en phase, la confiance réciproque est totale. C'est un réel plaisir de travailler ainsi.

La suite bientôt, espérons-le ....
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28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 20:04
Dîner entre amis
A gauche: Serge Tomé, Yves Brillon, Monique Lachapelle
A droite: Christine, Richard, Neko
Au milieu: Daniel Py.
(Cliquer sur l'image pour obtenir une photo plus grande)
Encore un effet de la magie conjointe d'Internet et du haïku.

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais du blog Point de mire de nos amis québecois Yves Brillon et Monique Lachapelle.

Yves est aussi un contributeur assidu sur la liste de diffusion haiku-fr et membre de l'AFH. Nous avions eu l'occasion de sympathiser par courriel, sur la liste et à travers les commentaires que nous laissons sur nos blogs respectifs. Le premier commentaire sur Manteau d'étoiles était d'ailleurs un message de bienvenue d'Yves.

Yves et Monique étant de passage à Paris, nous en avons profité pour nous rencontrer enfin "en vrai" et dîner aux Saveurs, un restaurant du 14è arrondissement qui mérite d'être cité pour sa chaleur, la qualité souriante de son service, ainsi que pour la finesse de sa cuisine, l'onctuosité de sa purée maison et la taille de sa profiterolle géante!

Serge Tomé avait pu nous rejoindre, ainsi que Neko et Daniel Py. Yves est arrivé avec des recueils de haïkus du Canada et Daniel avec des exemplaires dédicacés de son petit dernier Fourmi dans l'ascenseur. J'ai été très touché de cette délicate attention, et nous voilà donc partis pour un dîner des plus sympathiques, sous l'oeil de mon épouse Christine, qui n'avait encore jamais participé à une telle soirée. Il n'était pas question d'une séance de travail passée à écrire haïkus ou renkus, juste un dîner convivial pour faire connaissance et discuter à bâtons rompus de choses et d'autres mais surtout  de poésie!

Serge soulignait le côté social du haïku, poème qui s'échange facilement, surtout sur Internet, et sur lequel les autres haïjins réagissent et font des suggestions. C'est sans doute la seule forme d'écriture aussi conviviale, découlant d'une longue tradition d'écriture collective où un Maître enseigne, comme Bashô et son école, ou encore de poèmes liés écrit par plusieurs participants.  Le haïku, poème ténu et sans parti-pris de la part de son auteur, laissant place à l'imaginaire et au vécu du lecteur, se prête bien à cet échange qui me paraissait au début si effrayant.

Une soirée chaleureuse et détendue, à l'image des convives présents, touts passionnés mais tolérants, pour qui le haïku est prétexte à rencontrer d'autres passionnés et à échanger en toute amitié et dans le respect mutuel des idées et conceptions parfois différentes, mais c'est justement ce qui fait la richesse du haïku francophone. Ardent défenseur de la chose, Serge soulignait aussi l'importance de telles rencontres informelles qui montrent aussi la vigueur  et la santé du haïku francophone face à l'énorme production anglo-saxonne. Une production selon lui un peu trop uniforme, lisse et "politiquement correcte" qui pourrait bien imposer si l'on y prend garde, cette conception du haïku comme un standard de fait par un regrettable effet de masse.

Gageons que ce ne sera pas le cas tant qu'existeront tous ces sites, blogs, recueils, associations de qualité et que des passionnés continueront à échanger, par Internet ou en direct, des haïkus venus du coeur.

Merci à toutes et à tous d'être venus, et à bientôt sur la toile ou autour d'une table ou d'un zinc pour refaire le monde en haïkus.
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