22 décembre 2006
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givre sur la mare
se refermant sur l'or pâle
de la carpe endormie
Ouf! enfin les vacances. Je vais enfin pouvoir récupérer et répondre à tous mes commentaires et courriels en retard. En attendant, je vais dormir et hiberner, un peu comme une carpe.
21 décembre 2006
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L'hiver est la meilleure saison pour observer les étoiles. L'air glacé est pur, débarassé de toutes les poussières et pollens de la belle saison, et surtout exempt de turbulences. Bien couvert, on peut à loisir y admirer les constellations caractéristiques de la saison froide, notamment celle d'
Orion, le grand chasseur de la mythologie grecque.
Je ne connais rien de plus apaisant que l'observation du ciel, rien qui ne remette mieux à leur juste place les tracas et l'agitation de notre monde. Il arrive cependant que la trajectoire rectiligne et fugitive d'un point brillant qui ne scintille pas me rappelle que là haut, l'homme a aussi trouvé le moyen de perturber le cosmos ...
minuit pile -
un satellite traverse
la ceinture d'Orion
20 décembre 2006
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16:49
Difficile de garder l'esprit en paix ces temps-ci...
Il y a d'une part les dernières formalité à régler pour la signature de l'acte de vente et la remise des clés de notre futur appartement demain. Un organisme financier ne semblait pas avoir répondu en temps et en heure à l'appel de fonds du notaire ... jusqu'à ce que ce dernier réalise que le chèque était arrivé au courrier du jour! Un coup de sang et une frayeur pour rien.
D'autre part il y a l'ambiance particulièrement électrique au bureau. La fin de l'année aidant, on boucle tout ce qui peut l'être, ce qui engendre inévitablement des tensions entre des personnes qui d'habitude s'entendent très bien. Je tente de calmer le jeu, mais j'avoue parfois avoir l'impression de prêcher dans le désert. Il me semble qu'il faut parfois plus d'énergie pour désamorcer les conflits que pour y participer, même si je pense qu'on y est gagnant à long terme.
Tout ceci n'est pas favorable à l'écriture de haïkus, en dépit d'un temps splendide, froid et sec avec un ciel limpide, et qui devrait se prolonger jusqu'à Noël. Pas de neige prévue, mais le gel matinal fait son apparition:
l'oiseau envolé
la branche sertie de gel
en frissonne encore
A demain, dans une ambiance plus sereine j'espère.
19 décembre 2006
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18:35
Comme prévu, j'ai pris un bon bol d'air frais ce midi au parc. Je n'ai toujours pas eu le temps de répondre dignement aux commentaires que vous m'avez déposés ces derniers jours, et je préfère différer plutôt que bâcler. En attendant, cette petite promenade m'a fait du bien et m'a reconnecté avec la nature en cette belle et froide journée.
ciel bleu sans nuage
un soleil sans chaleur allume
mille feux dans l'herbe
retour au bureau
à mes semelles un peu de boue
et d'aiguilles de pin
18 décembre 2006
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fumées et flammèches
de quel arbre vénérable
êtes-vous donc l'âme?
Cette dernière semaine avant les fêtes démarre comme les deux précédentes: sur les chapeaux de roues. Je n'ai plus le temps de relever mon courriel ni d'y répondre. Je n'ai plus le temps de visiter les blogs amis ni de répondre à vos commentaires, ce dont je vous prie de m'excuser. Je ratrapperai mon retard dès que j'en aurai le loisir.
C'est tout juste si j'ai le temps d'écrire des haïkus, plus précisément des senryûs, car l'humain semble en ce moment plus présent chez moi que la Nature, que je n'ai pas le loisir d'observer. C'est rare chez moi, et cause d'une certaine sensatin d'étouffement et de lassitude. C'est décidé, demain je fias un tour au parc pendant la pause de midi, quoi qu'il arrive. J'ai grand besoin d'un bol d'air frais.
17 décembre 2006
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22:54
Nous avons fêté aujourd'hui les soixante-dix neuf ans de ma mère. Etrange fête à vrai dire, la terrible maladie qui l'affecte ne lui laissant pas de répit. Moitié avec nous, moitié dans un monde qui n'appartient qu'à elle, je crois que notre passage lui a tout de même fait plaisir.
Je ne souhaite pas à mon pire ennemi d'être atteint de
la maladie d'Alzheimer.
les yeux de ma mère -
le même regard aveugle
que les statues des saints
16 décembre 2006
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22:00
Dans le droit fil de ce que l'on disait hier:
Celui qui veut connaître le Divin doit sentir le vent sur son visage et le soleil sur sa main.
Siddharta Gautama (qui devint le premier Bouddha)
Tout simplement ...
15 décembre 2006
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En commentant le
senryû d'hier,
Philippe me disait l'avoir trouvé "trop simple" à la première lecture avant de le relire et de l'apprécier.
Philippe, tu ne pouvais pas me faire plus beau compliment!
A l'issue d'une semaine de folie que je termine éreinté et durant laquelle j'ai eu très peu de temps à consacrer au haïku et à Manteau d'étoiles, je réalise que ceci a peut-être été une chance.
Tout d'abord les dix à quinze minutes que je consacrais au haïku m'ont apporté la détente indispensable à la fin de journées bien remplies. Ce fut ma soupape de sûreté. Le haïku est un plaisir, mais aussi désormais un ingrédient indispensable à mon bien-être et à mon équilibre.
Ensuite, et c'est sans doute le plus important, j'ai réalisé à quel point la voix (et la voie) doit être celle du coeur. Et la voie /voix du coeur est celle de la simplicité, telle que nous l'ont indiquée
les Maîtres.
Reprenons ce merveilleux haïku de
Bashô:
au parfum des pruniers
le soleil se lève -
sentier de montagne!
Des mots simples, des images simples, et pourtant ...
Puissé-je atteindre un jour cette limpidité, cette pureté d'écriture, en un mot cette merveilleuse simplicité!
Richard
-
dans
L'écriture
14 décembre 2006
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au bord de la route
devant l'abri du clochard
un sapin de Noël
13 décembre 2006
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Suite au
senryû d'hier, deux réactions intéressantes de
MoHe et
Philippe: la suppression du "faux", le pluriel "Pères Noël" suffisant à impliquer qu'il s'agit d'imposteurs puisque le "vrai" est unique.
C'est bien vu, et je me rallierais bien à cette suggestion.
Le senryû revu et corrigé deviendrait donc:
tintements têtus -
les cloches des Salutistes
parmi les Pères Noël
C'est logique, mais curieusement il me manque quelque chose.
Il s'agit d'un senryû, non d'un haïku. La force du haïku réside dans son ouverture et son pouvoir de suggestion. Un minimum de mots pour un maximum de signifié entre les mots.
Le
senryû est bien plus explicite. Il parle de l'humain, de ses petits travers ou de ses grandes misères et il n'hésite pas à prendre parti. Il est volontiers décapant, satyrique, voire féroce.
Ici, j'ai voulu rendre compte de cet élan de générosité très saisonnier que l'on constate autour de Noël, de cette sorte de dédouanement qui permet de s'amuser pendant les fêtes en ayant bonne conscience alors que le reste de l'année, on oublie les pauvres gens.
Entendons nous bien: je ne donne pas de leçon (qui serais-je pour en donner?) et je ne parle pas forcément de vous ou moi. Je parle de tous ceux qui pourraient vraiment changer les choses et qui ne font rien ou si peu, laissant précisément vous ou moi supporter seul ou presque le poids d'une mauvaise conscience réveillée par le fameux et lancinant tintement de la cloche de l'Armée du Salut pendant les courses de Noël.
Les "faux Pères Noël" ne sont pas seulement les hommes en rouge affublés d'une barbe postiche ... D'où l'emploi de l'épithète "faux", qui appuie là où ça fait mal ... surtout six mois avant les élections présidentielles françaises.
Richard
-
dans
L'écriture