12 janvier 2007
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15:05
du dépôt vert sur le vin nouveau non filtré
le feu rougeoie dans le petit poêle en terre
la nuit tombe, ciel de neige
viendras-tu boire une coupe ou non ?
(Po Chu Yi, 772-846)
le feu rougeoie dans le petit poêle en terre
la nuit tombe, ciel de neige
viendras-tu boire une coupe ou non ?
(Po Chu Yi, 772-846)
J'avais un ami. Un ami de vingt ans rencontré pendant mes études, de l'un de ceux que l'on appelle "mon frère". Une véritable amitié comme la littérature en a tant célébrées : Saint-Ex et Guillaumet, Montaigne et la Boétie ...
Et puis je me suis marié. Le soir même, il confiait à quelqu'un qu'à présent, ce ne serait plus pareil. J'eus beau lui dire que cela ne changeait rien, les liens se sont peu à peu distendus dans les faits, nous avons commencé à moins nous voir. J'ai d'abord cru à la peur de nous gêner, mon ami étant d'une discrétion pouvant aller jusqu'à l'effacement.
Lorsque Florian est né, ce fut pire encore. Il fallut me rendre à l'évidence: c'était désormais toujours moi qui prenait l'initiative des contacts. Peut-être jugeait-il que nos modes de vie s'étaient trop éloignés pour qu'il ait encore sa place? Jamais pourtant ne lui avait-on rien fait sentir de tel. A moins que la différence de nos situations ne le fasse secrètement souffrir. Toujours est-il que je fis un test: ne pas appeler et attendre. Cela fait maintenant un an que j'attends.
Mon ami, tu ignores même que Florian va avoir une petite soeur ou que nous allons déménager au printemps. Ton silence m'étonne et me peine. Sache si tu me lis que de mon côté rien n'a changé et que ma porte t'est toujours ouverte.
J'avais d'abord pensé à ...
l'hiver tarde -
à l'ami perdu de vue
j'écris une longue lettre
à l'ami perdu de vue
j'écris une longue lettre
mais finalement :
l'hiver se dérobe -
à l'ami perdu de vue
j'écris ce poème
à l'ami perdu de vue
j'écris ce poème
Je suis assez occupé en ce moment par un important projet au bureau (dont je reparlerai la semaine prochaine) et les travaux de l'appartement. La seule chose qui parvienne à me détendre et à m'aider à lâcher prise est de jouer au mahjong sur mon ordinateur. Mais :
jouant au mahjong
seul contre l'ordinateur
vers toi mon ami
se tournent mes pensées -
ah! que n'es-tu mon adversaire!
seul contre l'ordinateur
vers toi mon ami
se tournent mes pensées -
ah! que n'es-tu mon adversaire!