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Manteau d'étoiles, l'haïku-blog de Richard

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Ce blog est né d'un haïku. Le voici ...

couché sur l'herbe
dans mon manteau d'étoiles
j'ai dormi

A tout moment, vous pouvez revenir à la page d'accueil en cliquant sur la bannière ou sur l'image de droite. Si vous êtes perdus, vous trouverez aussi de l'aide ici. Bonne visite!

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Manteau d'étoiles



Bienvenue sur le blog haïku de Richard (alias Yamasemi), principalement consacré au haïku et au senryû, un style de poème court venu du Japon.

Découvrez mon itinéraire dans l'écriture, une présentation des Maîtres du haïku et mes propres haïkus et senryûs au fil des jours. Vous trouverez plus d'informations sur ce blog dans la page d'aide.

Vous pouvez si vous le désirez réagir sur chaque article en utilisant le lien "Ajouter un commentaire" et, si vous avez apprécié votre visite, vous pouvez aussi recommander ce blog.
8 octobre 2006 7 08 /10 /octobre /2006 14:46
J'ai été invité à la fête de la vie et j'ai joué tant que j'ai pu.

Rabindranath Tagore


Je n'ai rien à ajouter, si ce n'est que j'ai cette même sensation d'être invité à une fête et que je joue, moi aussi. Comme un enfant, c'est à dire de tout mon coeur.
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5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 16:42
Tout sur les haïkus - Dominique Chipot - éd.. AléasSous ce titre un rien provocateur vient de sortir aux éditions Aléas un livre précieux pour tous ceux que le haïku intéresse et qui caressent l'idée de s'y mettre.

Co-fondateur de l'Association française de haïku, Dominique Chipot, par ailleurs grand promoteur et pratiquant du haïsha (ou photo haïku) vient en effet d'écrire un ouvrage qui réussit l'exploit de faire le tour de la question dans un langage clair, agréable et précis. Histoire du haïku au Japon, puis en France, tendances du haïku, constituants caractéristiques, écriture, conseils et exemples nombreux,  il s'agit d'une synthèse limpide. Bien sûr, Dominique parle également du haïsha en termes tout aussi clairs et précis.

Un tour d'horizon complet, avec une ouverture d'esprit rare qui mérite d'être soulignée, aucun jugement de valeur ne venant discréditer aucune des tendances du haïku passé ou moderne.

Après la lecture de ce livre, force est de reconnaître que son titre est justifié: on a en effet tout ce qu'il faut pour comprendre le haïku (également le senryû et le haïsha), s'y essayer et progresser. Un livre à ranger aux côtés des deux ouvrages que je conseillais jusqu'ici à ceux qui me demandaient des introductions au haïku, à savoir Sages ou fous les haïkus? de Henri Brunel chez Calmann-Lévy et le Petit manuel pour écrire des haïkus de Philippe Costa chez Picquier.

A noter que Dominique Chipot donnera une conférence sur le thème "Tout sur les haïkus" en avant-première dans le cadre du Festival du Thé le 29 octobre à 17h30 à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Ceci donnera aussi le coup d'envoi du second Festival Francophone de Haïku dont je vous invite à consulter le programme ici.

Dominique, vérifie l'encre dans ton stylo et fais chauffer les dédicaces ...
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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 14:46
L'Association française de haïku organise le second festival francophone de haïku à Paris du 16 novembre (la veille du premier anniversaire de Manteau d'étoiles!) au 30 novembre 2006. Le festival sera précédé d'une avant-première dans le cadre du Festival du thé le dimanche 29 octobre à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.

La majeure partie des expositions, conférences et activités proposées le seront à l'espace culturel Bertin-Poirée, également siège de l'Association culturelle franco-japonaise Tenri.

Le programme, encore susceptible de connaître quelques aménagements, est consultable sur le site de l'AFH. Une page à inscrire dans ses favoris et à consulter régulièrement d'ici l'ouverture du festival.

Une excellente occasion de rencontrer des haïjins francophones, d'assister à d'intéressantes conférences, de s'enivrer de poésie  et peut-être d'attraper le virus du haïku. Rassurez-vous, on vit très bien avec!

Venez nombreux, vous m'y croiserez sans doute!
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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 12:49
D'encre et d'aquarelles, par Amel Hamdi Smaoui et Marlen Guérin, éd. Mille PoètesBonne nouvelle,  Amel vient de publier son premier recueil, D'encre et d'aquarelles, aux éditions Mille poètes.  Une preuve de plus, s'il en est, que l'Internet est un formidable outil de rapprochement entre les gens de coeur, puisque c'est ainsi qu'Amel a fait la connaissance de Marlen Guérin, qui a illustré de 45 aquarelles ses haïkus. Une rencontre féconde entre les mots venus de Tunisie et les couleurs posées par le pinceau québecois. Une rencontre qui se concrétise dans ce beau recueil qui, je l'espère, en préfigure d'autres (private joke pour quelqu'un qui se reconnaîtra ...)

L'ouvrage est préfacé par André Duhaime, qu'on ne présente plus (il suffit de visiter son site!)

Découvrez ici sa préface, les premières pages de l'ouvrage et les aquarelles de Marlen.

Amel avait failli se joindre à nous lors de la soirée de lecture printanière, mais cela n'avait pu se faire et ses poèmes avaient été lus par Neko.

Bravo à  Amel et Marlen pour ce beau recueil!
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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 11:30
B.B. King sur scèneComme je l'avais dit ici, la tournée d'adieu du grand B.B. King passait hier soir par le Zénith.

Hors de question de rater la dernière occasion de voir en scène une légende vivante du blues, un guitariste fabuleux dont l'influence a été et reste encore immense. L'ayant déjà vu trois fois sur scène (tournée U2 de 1989, la Cigale en 1993 et festival Jazz in Marciac en 1997), je sais que l'intérêt n'est pas purement musical, car l'homme se révèle extrêmement attachant, avec une présence et un rayonnement énormes.

Cela faisait donc près de dix ans que je n'avai pas eu le plaisir de voir B.B. King et sa fameuse guitare Lucille en action. Nous sommes arrivés un peu en retard au Zénith, ratant la première partie, un groupe africain dont le peu que nous avons entendu nous a paru plutôt sympathique.

Le temps d'installer le matériel, et le groupe de B.B. débarque. Une section de cuivres complète (deux trompettes, saxophone ténor, saxophone basse), batterie, basse, guitare rythmique et claviers, tous très classe dans des costumes au tombé impeccable. Chez B.B., c'est blues de luxe!

Les concerts de B.B. démarrent toujours sans lui, le groupe s'échauffant sur un ou deux morceaux où tout le monde prend son solo histoire de montrer que l'on a affaire à d'excellents musiciens. Le premier trompettiste, une armoire à glace dont B.B nous apprendra le surnom - Boogaloo- donne le top départ d'un instrumental pêchu. Tout de suite, c'est le swing confortable d'une formation qui tourne à plein régime. Les cuivres étincellent, la section rythmique nous donne des fourmis dans les jambes, le tout enveloppé des nappes chaudes du son inimitable d'un véritable orgue Hammond B3. De ma place, j'aperçois le ventilateur du B3 tourner lentement. Un vrai casse-tête d'emmener en tournée cet engin de près de deux cents kilos (dont vingt litres d'huile), mais quel son magnifique!

Un morceau rapide, un lent, et puis le héros du jour fait son entrée. Standing ovation immédiate, et la première impression est presque pénible. J'avais gardé le souvenir d'un B.B aminci, en bonne forme, et je vois entrer une homme visiblement diminué, un peu voûté, qui traverse lentement la scène et vient s'asseoir sur une chaise qu'il ne quittera plus de tout le concert. Je commence à comprendre pourquoi il a décidé que cette tournée serait la dernière, les soixante ans de carrière et les dizaines de milliers de concerts pèsent lourd sur les épaules. L'âge est là, et cela fait peine, peut-être parce qu'il n'a que deux ans de plus que ma mère.

Une fois assis, sa fidèle Lucille dans les mains, tout change dès qu'il se met à chanter. Sa voix de ténor ne tremble pas d'un iota et a gardé toute sa puissance, son ampleur et sa chaleur. Nous voici rassurés sur son état.

Tout de suite, B.B établit le contact avec le public. Chaleureux, malicieux, cabotin juste ce qu'il faut, il nous remercie d'être venus, ajoutant que la première fois qu'il a joué à Paris, la plupart d'entre nous n'étaient peut-être pas nés. Il remercie donc également nos grands-parents et nos parents d'être venus l'applaudir. Eclat de rire général, c'est fait, la salle est dans sa poche, conquise par la simplicité et la bonhommie du personnage.

Il nous rappelle qu'il a fêté la veille ses quatre-vingt un ans (il est né le 16 septembre 1925) et la salle entonne spontanément un énorme Happy Birthday to you B.B.

Communiquant énormément avec le public, B.B King n'en oublie pas de chanter et de jouer. Il me semble cependant que sa guitare n'est plus aussi présente que par le passé. B.B King se contente de jouer l'introduction et la conclusion et les morceaux sont plus courts, sans les grandes envolées en solo que nous avons connues. Il me semble l'avoir entendu parler de doigt cassé, ce qui pourrait expliquer bien de choses, mais je n'en suis pas sûr. Le rythme du concert est pourtant rapide, ça swingue  un maximum, notamment sur le When love comes to town écrit pour lui par U2 en 1989 et auxquels B.B rend un hommage appuyé (You don't know U2? You're breaking my heart!)

Puis l'affaire se corse sur I'm a blues man, but I'm a good man, où la guitare se met plus en évidence, avec un gros son presque saturé. Pendant le solo pris par chacun des cuivres, B.B. montre qu'il n'a rien perdu de la délicatesse de son touché, avec un travail tout en nuances de toute beauté. C'est parti, visiblement chaud B.B. King a visiblement décidé de faire chanter Lucille.

Et elle va chanter, ô combien. La section de cuivres quitte la scène et, accompagné de la seule section rythmique et des claviers, B.B King entame la partie la plus intéressante du concert. Les perles succèdent aux perles, le sommet étant atteint sur Please, love me ou encore How blue can you get où le son inimitable du Maître est bien présent.  Loin des démonstrations virtuoses, B.B. King ne joue pas une note de trop. Chacune d'elle est gorgée d'émotion. Son toucher et son fameux vibrato les rend extrêmement vivantes et chacune d'elle est un chant en elle-même. Une grande leçon de blues et de feeling, touchant à l'essentiel. La voix (et la voie!) du coeur.

Tout en chantant, B.B. communique toujours énormément avec le public, qu'il remercie à plusieurs reprises, c'en est presque gênant (You're so good to us!) La chaleur communiquée par le bonhomme est étonnante, une présence énorme et bienveillante, un Bouddha noir assis au centre de la scène.

La section de cuivres revient, et c'est The thrill is gone, bien sûr, son plus gros succès. Il faut en profiter, en déguster chaque note, car après un dernier titre, ce sera bientôt fini.

B.B. rend hommage à Paris, la ville la plus romantique du monde, qui fut bonne pour le jazz, le blues, le rockn'roll et toutes les musiques. Il évoque aussi Django Reinhardt, l'une de ses principales influences. Rappelant que cette tournée est une tournée d'adieu, B.B. King nous lance avec une émotion sincère I'll miss you. I'll really miss you!  (vous me manquerez! vraiment!) On lui crie que lui aussi nous manquera.

Il pose Lucille, cela fait une drôle d'impression, comme s'il déposait les armes. Il nous lance -comme si on pouvait l'oublier-  My name is B.B. King et quitte la scène accompagné d'une ultime standing ovation. Il met sa casquette, son imperméable, salue une dernière fois la foule et sort de scène.

Voilà, c'est fini, le Roi du Blues s'en est allé, et nous ne sommes pas tout à fait redescendus des étoiles. On ne réalise pas encore tout à fait qu'on ne le verra plus sur scène. Merci B.B. et longue vie à toi et au Blues!

larmes électriques
B.B. King fait ses adieux
le Blues au Zénith

Quelques liens:

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 20:34
L''illumination est une rare combinaison d'innocence et d'intelligence, avoir des mots pour s'exprimer et, en même temps, être très silencieux.  
Dans cet état, l'esprit est complètement dans le moment présent.  
Quand c'est nécessaire tout vous est révélé d'une manière très naturelle et spontanée, vous êtes tranquille et le chant de la nature coule à travers vous.

Sri Sri Ravishankar


Tout est dit sur cet état de relâchement mental que je crois propice à la composition du haïku. On y retrouve également cette "éloquence sans paroles", cette poésie qui résulte plus du silence entre les quelques mots tracés sur le papier que des mots eux-mêmes: avoir des mots pour s'exprimer et, en même temps, être très silencieux. L'importance du moment présent (Le haïku, c'est ce qui se passe ici et maintenant - Bashô) et celle de la nature rayonnante. Chaque mot doit être pesé, je crois que ceci doit être lu, relu et médité. Plus ça va, plus je crois que la composition de haïkus est une voie d'éveil.
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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 13:13
André Duhaime notait récemment la floraison des blogs consacrés au ïku.

Je sais que Marylène aimerait que Manteau d'étoiles soit un "vrai" site, mais je trouve que le formalisme du blog convient bien au haïku, et les liens d'André ne font que me conforter dans cette opinion. D'une part, l'interactivité permise par les commentaires accentue l'aspect vivant du haïku, cet espace de sens ouvert par dix-sept syllabes et qui n 'est jamais le même pour deux lecteurs différents et évolue  même à la relecture pour une personne donnée. D'autre part, le blog se prête très bien à la transposition électronique du journal de voyage (haïbun) autrefois très prisé, par Bashô entre autres.

Sont ainsi venus enrichir la blogroll de Manteau d'étoiles:

  • Haïku-senryûs- et points de suspension ... de notre ami André Cayrel, de l'AFH. Grand marcheur, adepte entre autres des sentiers de Saint-Jacques, André excelle à insuffler dans ses tercets (haïkus comme senryûs) cette étincelle de vie qui les fait vibrer d'une existence propre. Juste un exemple:
     
    vigne de mon père
    une rangée de vieux ceps
    vert tendre
     
  • Tess in the West, de Tessa, The Stone Lantern, d'Abigaïl Friedmann et MoHe, trois blogs canadiens et bilingues français-anglais (trilingue dans le cas de MoHe, d'origine allemande). Ces trois blogs font volontiers dans le haïbun avec, pour MoHe, un défi actuel consistant à écrire sans accents, sa plateforme les interprétant bizarrement. Le défi est brillamment relevé, avec des haïkus sacrifiant les accents, mais ni l'inspiration ni la qualité.
     
  • Enfin, l'Oeil Ouvert, d'Ossiane. Comme son nom l'indique, ce blog fait la part belle autant à la photographie qu'au haïku, avec la spécialité d'Ossiane: le haïku-calligramme photographique. Je n'en dis pas plus, il faut aller regarder et lire l'Oeil Ouvert. Le nombre de commentaires sur chaque billet est en outre impressionnant, et composé la plupart du temps de poèmes. Le fait qu'Ossiane réponde systématiquement à tous les commentaires n'y est pas étranger, et donne à l'Oeil Ouvert une vie intense. A noter que ce blog pointe aussi sur celui de Sounya dont j'avais parlé ici et sur le blog-fraîcheur d'Oreillette qui figure aussi dans mes liens. Comme on se retrouve!
N'oublions pas non plus le Point de mire d'Yves Brillon, dont j'avais salué la naissance ici et qui continue toujours aussi brillamment d'allier les mots d'Yves et les images de Monique.

Bonne lecture!
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7 septembre 2006 4 07 /09 /septembre /2006 10:21
... c'est à dire "Manteau d'étoiles" en Russe d'après Wordlingo ou Babelfish (il se peut que votre ordinateur vous demande d'installer une police pour lire les caractères cyrilliques. Ne vous inquiétez pas, ce blog ne cherche pas à vous transmettre de virus, hormis celui du haïku)

L'un de grands charmes du Net est son côté social. Le fameux poncif des relations suivies par courriel avec un correspondant à l'autre bout de la planète alors qu'on ne salue pas son voisin de palier a la vie dure et, il faut le reconnaître, n'est pas tout à fait faux. Il faut dire que les relations de Net sont généralement choisies, ceci n'étant pas le cas dudit voisin. 

Lorsqu'on a un site -et à plus forte raison un blog-  il est tentant de chercher à connaître l'origine des visiteurs, quels sites ont un lien vers le vôtre, qui vous cite etc. Bref, existez-vous sur la Toile et si oui pour qui?

En me livrant à ce petit jeu, j'ai eu la surprise de trouver six de mes haïkus sur un site russe. D'après ce que j'ai pu comprendre,  il rassemble des haïkus en diverses langues mis là par des contributeurs pour que d'autres volontaires les traduisent en russe. Trois des six haïkus ont ainsi été traduits, mais j'ignore si la traduction est de qualité. La page d'accueil montre toutefois que certains traducteurs dépassent les cinquante haïkus, je présume qu'ils ont acquis une certaine pratique et sont passionnés par la chose.

Si d'aventure un(e) russophone passe par ici, je serais curieux d'avoir son avis sur les trois traductions présentées. вы заранее (merci d'avance, toujours selon Wordlingo)

Edition 16h15: je me suis inscrit sur ce site (ça ne prend que deux minutes) et ai publié quatre haïkus supplémentaires. Ce qui m'étonne, c'est que les six premiers aient été publiés sous mon nom alors que je viens de découvrir ce site. La Toile réserve de ces surprises!
                                                                                                                                                                 
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20 août 2006 7 20 /08 /août /2006 12:28
Il y a longtemps que je m'intéresse à la calligraphie chinoise et japonaise, ainsi qu'à l'art du lavis, notamment la peinture de paysages chinoise (shan shui, littéralement "montagne et eau") et la peinture à l'encre japonaise (sumi-e).

J'apprécie notamment la sobriété de cet art, où seul l'essentiel est retenu et où la représentation méticuleuse d'un détail (un brin d'herbe, un oiseau ...) suffisent à représenter le tout (un paysage immense).

Totalement différente de la peinture occidentale, la peinture chinoise ou japonaise est plus importante par ce qu'elle laisse à imaginer, par les vides qu'elle laisse sur le support, que par ce qu'elle représente. Et je trouve cela fascinant.  Cela confine parfois à l'abstraction: ne conserver qu'une ou deux lignes de force qui constitue l'essence de la chose représentée. En ce sens, la calligraphie, spécialement la calligraphie chinoise, est une véritable abstraction du réel, chaque caractère (sinogramme) représentant une chose ou une idée. C'est un peu moins vrai pour le Japonais, où deux syllabaires (hiragana et katakana) coexistent avec les caractères empruntés à la Chine.

La parenté entre la peinture extrême-orientale et le haïku est dès lors évidente: même sens de l'essentiel, même art consommé de l'ellipse, même culture du moins pour en montrer (ou dire) plus. Du reste, bien des Maîtres du haïku étaient également des calligraphes renommés comme Ryokân ou Chiyo Ni, sans parler du grand peintre Buson.

Un poème se doit d'être soigneusement calligraphié et constitue un présent de choix. De même, peinture et poème peuvent se répondre, s'enrichir  mutuellement dans un jeu fécond et sans fin de miroirs. Dans le cas d'un haïku et d'une peinture, cela s'appelle un haïga. C'est un art difficile, car la peinture ne doit pas être une servile et littérale illustration du poème, qui ne doit pas pour sa part être une simple légende de la peinture.

Calligraphie et peinture à l'encre se confondent, dans la mesure où tous deux font appel aux mêmes outils, les "quatre trésors du Lettré": le papier, les pinceaux, l'encre (le plus souvent en bâtons) et la pierre à encre. La technique, d'après ce que j'en sais, est également la même et fait appel à la maîtrise du souffle et à un esprit serein, indispensable car le trait doit jaillir, parfait, du premier coup. Aucune retouche n'est possible. Une exigence incroyable.

Il y a quelque temps, Sounya Planes laissait un commentaire sur Manteau d'étoiles, ce qui m'a permis de découvrir son blog Trace et signe, ainsi que sa galerie sur Artmajeur. J'ai immédiatement aimé son art, enraciné dans la tradition transmise par son père, lui-même peintre et calligraphe, mais également nourri d'influences abstraites qui donnent à ses oeuvres un caractère unique.

Sounya aime aussi les mots, et chacune de ses traces est accompagnée sur son blog d'un poème dont elle est indissociable.

Je n'en dirais pas plus, n'étant pas critique d'art, j'espère simplement vous avoir donné envie de rendre visite à Sounya et à suivre de près ses traces et signes. N'hésitez pas à lui laisser un message sur son blog ou le livre d'or de sa galerie. Bonne visite!
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9 août 2006 3 09 /08 /août /2006 14:52
Sarinagara par Philippe ForestSarinagara, c'est la dernière phrase du poignant haïku écrit par Kobayashi Issa après la mort à l'âge de deux ans de sa fille Sato:

monde de rosée
rien qu'un monde de rosée
pourtant et pourtant


dont voici le texte japonais original:


tsuyu no yo wa
tsuyu no yo nagara
sari nagara

C'est aussi le titre de ce beau livre de Philippe Forest. En quatre tableaux et en suivant l'itinéraire du narrateur de La France au Japon, on y apprend comment des êtres confrontés à l'inacceptable peuvent cependant y survivre: la perte d'un enfant pour Kobayashi Issa, le grand romancier et poète Natsume Sôseki, et le narrateur lui-même, ou bien la découverte de l'horreur nucléaire pour Yosuke Yamahata, qui photographia Nagasaki le lendemain de sa destruction.

L'horreur et la douleur, si intenses qu'elles peuvent en quelque sorte vous anesthésier. On penserait ne pouvoir y survivre, on prend conscience de la vanité et de la fragilité des choses dans ce que les orientaux appellent "le monde flottant". On réalise, à l'instar des maîtres Zen  et de ceux qui ont atteint l'éveil que, fondamentalement, il n'y a rien. Rien de permanent, rien à quoi se raccrocher.

Et pourtant ...

Tout tient dans ce "et pourtant" écrit par Issa quelques temps après la mort de son enfant.Et pourtant ... on survit. Et pourtant ... on n'oublie pas, mais on s'habitue, c'est tout (Jacques Brel). Tout doucement, on surmonte l'épreuve, en retrouvant parfois au bout du monde la réalité d'un rêve d'enfant, comme le narrateur.

Un livre grave, fort bien écrit, à lire dans le calme et que je vous recommande. Un style sobre, une ambiance parfois pesante mais jamais lourde. Classé comme "Roman" par Galimard, ce n'en est pas vraiment un. Ce n'est pas un livre qui se raconte, avec des personnages et une intrigue. Plutôt une méditation sur la vie qui passe et  ne signifie apparemment rien. Et pourtant ...

A propos de Nagasaki, il y a aujourd'hui exactement 61 ans que la ville a été rasée par la bombe atomique Fat Man. Des milliers de colombes ont été lâchées dans le ciel de la ville, comme autant d'âmes. Il faut croire que cela n'a pas servi de leçon et que les humains n'ont toujours pas compris ...

Un qui n'a pas compris, c'est le brigadier général Paul Warfield Tibbets. Mais si, Paul  W. Tibbets, le pilote de l'Enola Gay qui largua la première bombe atomique sur Hiroshima. Comme beaucoup d'autres, je croyais à la légende qui le disait rendu fou par l'horreur de son geste. Il n'en est rien. Toujours de ce monde, bon pied bon oeil, il explique sur son site les raisons stratégiques de sa mission et en assume totalement les conséquences tragiques. Aucune remise en question ni même aucune parole de compassion pour les victimes de la bombe et des radiations. Plus choquant encore, une boutique en ligne où, moyennant 500 dollars US, vous pourrez vous procurer -entre autres- une maquette de la bombe Little Boy larguée sur Hiroshima, signée par le héros du jour en personne.  Il faut dire que son second prénom, Warfield, signifie "champ de bataille". Peut-être bien qu'il est devenu fou, finalement.
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