Bien, il y a une semaine, je vous donnais le choix entre deux variantes du même haïku.
Première version:
nuit de janvier
sur le trottoir luisant de pluie
nage mon ombre
Deuxième version:
nuit de janvier
sur le trottoir luisant de pluie
mon ombre nage
Vos
votes se répartissent à peu près équitablement entre les deux variantes. On ne va pas faire traîner le suspense, ma préférée est la seconde. En effet, c'est le mouvement de mon ombre sur la mince pellicule d'eau recouvrant le trottoir qui a été à l'origine de ce haïku, et c'est sur cette dynamique que j'ai désiré insister.
De plus, la sonorité et le rythme de
mon ombre nage rendent à mon sens mieux compte du mouvement que
nage mon ombre, plus "glissant". C'est certes élégant, mais cela cadre moins avec mon intention initale.
La première version m'a été suggérée par certains intervenant de la liste
haïku-fr. Fort justement, on m'y a fait remarquer l'importance du
dernier mot. Finir sur ombre semblait moins fermer le poème, avis aussi exprimé par cerains d'entre vous.J'avoue ne pas voir en quoi l'ombre serait plus ouverte que le mouvement suggéré par nage, qui est pour moi le point fort que j'ai voulu transmettre, et sur lequel je termine donc logiquement le haïku. Peut-être est-ce le côté mystérieux et indécis de l'ombre qui semble donner cette ouverture, mais ici mon ombre parfaitement découpée par la lumière des réverbères était parfaitement nette. En revanche, son mouvement sautillant et sa découpe un peu aléatoire sur les accidents de surface du trottoir ne sont-ils pas aussi ouverts?
Les autre objections concernaient la légère métaphore (à proprement parler, une ombre ne nage pas) ou la personnalisation de mon ombre. C'est un autre débat sur lequel je reviendrai, car je commence me forger mon idée sur la question ...