1 décembre 2006
5
01
/12
/décembre
/2006
21:16
Extérieur, jour.
Paris, boulevard des maréchaux sud.
Je dois déposer Florian chez la nounou. Comme d'habitude, c'est le casse-tête pour se garer. Les travaux du nouveau tram, qui nous ont littéralement pourri la vie pendant trois ans, sont pratiquement achevés. Les essais sont en cours, créant des embouteillages considérables car les Parisiens ne sont pas encore habitués aux signaux destinés à avertir piétons et véhicules de l'arrivée d'une rame. Tout le monde a pris l'habitude de traverser les voies désertes n'importe où et n'importe comment. Il n'en est plus question, et il y a deux ou trois policiers à chaque carrefour pour éviter le carnage. Bref, tout le monde est sur les nerfs.
Il y a encore un mois, on pouvait se garer dans la contre-allée devant l'immeuble de la nounou. C'était sans doute trop pratique, et des poteaux nous en empêchent maintenant. Seule solution pour une dépose rapide: se garer brièvement sur le trottoir, partiellement transformé en piste cyclable. Ce n'est sans doute pas l'idéal, mais c'est toujours mieux que d'occuper la voie de droite avec les feux de détresse allumés, seule solution restant pour le camion qui ravitaille la supérette voisine...
Je monte en vitesse déposer le petit, et je redescends environ cinq minutes plus tard.
Là, je me fais littéralement injurier et de la plus grossière des façons par une cycliste d'une cinquantaine d'années bien tassées. L'aggressivité et la vulgarité des mots me choquent, je pensais que les gens de cette génération étaient plus posés. Je lui crie que si elle veut, elle peut déposer mon fils chez la nounou pour moi. Nouvelle bordée d'injures, elle aussi a eu des enfants dit-elle entre deux noms d'oiseaux. Je retiens à grand peine la muflerie de lui crier que ça doit faire longtemps quand une voix s'élève de l'arrêt de bus voisin pour crier "Elle a raison".
Là c'est plus fort que moi je craque et envoie en termes choisis l'énergumène se mêler de ce qui le regarde et aller voir ailleurs si j'y suis. Il y a des limites à l'impassibilité.
OK, une piste cyclable n'est pas faite pour se garer, mais de là à se monter arrogant et intolérant à ce point il y a de la marge. Depuis le début de son mandat, l'actuelle municipalité de Paris a déclaré une guerre aussi idéologique que stupide à la voiture. Tracasseries sans fin, disparition de places de stationnement, augmentation de la largeur des couloirs du bus qui font râler même les chauffeurs de taxis, les seuls résultats sont brillants: des embouteillages partout, y compris de nuit, une pollution en hausse (eh oui, des moteurs au ralenti polluent plus!), et les différentes catégories d'usagers dressés les uns contre les autres.
Il faut dire que cela tourne de plus en plus à la jungle urbaine: voitures à touche-touche énervées par les scooters qui slaloment et s'évertuent à ne pas croire qu'il reste un angle mort dans nos rétroviseurs, piétons qui traversent n'importe où y compris au feu vert et enfin cyclistes ignorant superbement les feux rouges, quand on ne se retrouve pas nez à nez avec eux lorsqu'ils "oublient" de tenir compte d'un sens interdit. Tout le monde est sur les nerfs.
Restent les transports en commun, nouvelle panacée des écologistes extrêmes qui sévissent dans l'entourage du maire de Paris. Sauf qu'une étude à clairement montré que si 10% des Franciliens renonçaient à leur véhicule pour prendre les transports en commun, ceux-ci exploseraient!
Dans ce contexte, la circulation en vélo a le vent en poupe. Et j'ai le regret de dire que ça en rend certains arrogants. Le soir même, ma femme m'a rapporté s'être aussi faite interpeller par l'un de ces nouveaux justiciers de la rue, elle avait étourdiment posé le pied sur une piste cyclable, oh le grand crime que voilà.
Attention! tous les cyclistes ne sont pas comme cela, j'en connais de fort sympathiques (Catherine, Elisabeth, si vous me lisez ...) mais franchement, j'en vois neuf sur dix ne pas respecter les feux par exemple. J'ai même vu une brave mémé manquer de se faire renverser par l'un de ces centaures à deux roues.
Or donc, avant de hurler parce qu'un automobiliste est mal garé, essayez un peu de penser qu'on ne fait pas ça pour le plaisir de vous embêter, mais tout simplement parce qu'on y est forcé! Je ne peux pas poser mon gamin en mettant ma voiture dans ma poche. Et surtout ce n'est pas une raison pour se monter grossier. Etre dans votre droit ne vous donne pas tous les droits.
Ouf, c'était mon coup de gueule, je crois que c'est la première fois sur ce blog, mais ça fait du bien. Tout comme cette volée de senryûs au vitriol:
Sans doute aucune valeur poétique, mais ça défoule, et c'est humain.
A demain, pour un retour à la sérénité.
Paris, boulevard des maréchaux sud.
Je dois déposer Florian chez la nounou. Comme d'habitude, c'est le casse-tête pour se garer. Les travaux du nouveau tram, qui nous ont littéralement pourri la vie pendant trois ans, sont pratiquement achevés. Les essais sont en cours, créant des embouteillages considérables car les Parisiens ne sont pas encore habitués aux signaux destinés à avertir piétons et véhicules de l'arrivée d'une rame. Tout le monde a pris l'habitude de traverser les voies désertes n'importe où et n'importe comment. Il n'en est plus question, et il y a deux ou trois policiers à chaque carrefour pour éviter le carnage. Bref, tout le monde est sur les nerfs.
Il y a encore un mois, on pouvait se garer dans la contre-allée devant l'immeuble de la nounou. C'était sans doute trop pratique, et des poteaux nous en empêchent maintenant. Seule solution pour une dépose rapide: se garer brièvement sur le trottoir, partiellement transformé en piste cyclable. Ce n'est sans doute pas l'idéal, mais c'est toujours mieux que d'occuper la voie de droite avec les feux de détresse allumés, seule solution restant pour le camion qui ravitaille la supérette voisine...
Je monte en vitesse déposer le petit, et je redescends environ cinq minutes plus tard.
Là, je me fais littéralement injurier et de la plus grossière des façons par une cycliste d'une cinquantaine d'années bien tassées. L'aggressivité et la vulgarité des mots me choquent, je pensais que les gens de cette génération étaient plus posés. Je lui crie que si elle veut, elle peut déposer mon fils chez la nounou pour moi. Nouvelle bordée d'injures, elle aussi a eu des enfants dit-elle entre deux noms d'oiseaux. Je retiens à grand peine la muflerie de lui crier que ça doit faire longtemps quand une voix s'élève de l'arrêt de bus voisin pour crier "Elle a raison".
Là c'est plus fort que moi je craque et envoie en termes choisis l'énergumène se mêler de ce qui le regarde et aller voir ailleurs si j'y suis. Il y a des limites à l'impassibilité.
OK, une piste cyclable n'est pas faite pour se garer, mais de là à se monter arrogant et intolérant à ce point il y a de la marge. Depuis le début de son mandat, l'actuelle municipalité de Paris a déclaré une guerre aussi idéologique que stupide à la voiture. Tracasseries sans fin, disparition de places de stationnement, augmentation de la largeur des couloirs du bus qui font râler même les chauffeurs de taxis, les seuls résultats sont brillants: des embouteillages partout, y compris de nuit, une pollution en hausse (eh oui, des moteurs au ralenti polluent plus!), et les différentes catégories d'usagers dressés les uns contre les autres.
Il faut dire que cela tourne de plus en plus à la jungle urbaine: voitures à touche-touche énervées par les scooters qui slaloment et s'évertuent à ne pas croire qu'il reste un angle mort dans nos rétroviseurs, piétons qui traversent n'importe où y compris au feu vert et enfin cyclistes ignorant superbement les feux rouges, quand on ne se retrouve pas nez à nez avec eux lorsqu'ils "oublient" de tenir compte d'un sens interdit. Tout le monde est sur les nerfs.
Restent les transports en commun, nouvelle panacée des écologistes extrêmes qui sévissent dans l'entourage du maire de Paris. Sauf qu'une étude à clairement montré que si 10% des Franciliens renonçaient à leur véhicule pour prendre les transports en commun, ceux-ci exploseraient!
Dans ce contexte, la circulation en vélo a le vent en poupe. Et j'ai le regret de dire que ça en rend certains arrogants. Le soir même, ma femme m'a rapporté s'être aussi faite interpeller par l'un de ces nouveaux justiciers de la rue, elle avait étourdiment posé le pied sur une piste cyclable, oh le grand crime que voilà.
Attention! tous les cyclistes ne sont pas comme cela, j'en connais de fort sympathiques (Catherine, Elisabeth, si vous me lisez ...) mais franchement, j'en vois neuf sur dix ne pas respecter les feux par exemple. J'ai même vu une brave mémé manquer de se faire renverser par l'un de ces centaures à deux roues.
Or donc, avant de hurler parce qu'un automobiliste est mal garé, essayez un peu de penser qu'on ne fait pas ça pour le plaisir de vous embêter, mais tout simplement parce qu'on y est forcé! Je ne peux pas poser mon gamin en mettant ma voiture dans ma poche. Et surtout ce n'est pas une raison pour se monter grossier. Etre dans votre droit ne vous donne pas tous les droits.
Ouf, c'était mon coup de gueule, je crois que c'est la première fois sur ce blog, mais ça fait du bien. Tout comme cette volée de senryûs au vitriol:
la cycliste en rogne
juchée sur ses certitudes
injurie le monde
juchée sur ses certitudes
injurie le monde
l'invective aux lèvres
elle n'a pas l'esprit large
le casque sans doute?
elle n'a pas l'esprit large
le casque sans doute?
sur son vieux biclou
l'atrabilaire à deux roues
dans la crotte de chien
l'atrabilaire à deux roues
dans la crotte de chien
la cycliste en boule
à cheval sur son bon droit
se prend pour Zorro
à cheval sur son bon droit
se prend pour Zorro
Sans doute aucune valeur poétique, mais ça défoule, et c'est humain.
A demain, pour un retour à la sérénité.