24 novembre 2006
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Nous arrivons cette fois au coeur de l'automne.
Septembre a été chaud et lumineux, compensant un mois d'août infect. Octobre a été exceptionnellement doux, et même ce début novembre s'est montré clément. L'automne a donc tardé à s'installer. Les feuilles des arbres, inhabituellement vertes, trahissaient ce retard, les arbres n'ayant pas jugé bon de rapatrier leur sève en vue du repos hivernal.
Tout a changé cette semaine, avec un refroidissement brutal. Du coup, les feuilles ont jauni rapidement. Nous avons à peine pu profiter du feu d'artifice des couleurs automnales avant que les arbres ne se dénudent rapidement sous l'action conjuguée de la pluie et du vent. Le "bel automne" n'aura duré qu'un moment.
Et puis il n'y a pas que les feuilles pour tomber en automne, il y a aussi les hommes. Philippe Noiret, le chêne de nos comédiens, a ainsi été abattu hier par une longue maladie (expression consacrée pour désigner un cancer). Il y avait la stature, la voix profonde et inimitable. Il y avait surtout un comédien que je ne me souviens pas avoir vu jouer dans quelque chose de médiocre. Bien au contraire, je retiens Le juge et l'assassin, Les lunettes d'or, Que la fête commence, La vie de château, Thérèse Desqueyroux, L'horloger de Saint-Paul, La vieille fille, Alexandre le bienheureux, La vie et rien d'autre et bien sûr Le vieux fusil, film élu César des Césars.
Si je ne devais retenir qu'une scène, c'est précisément celle où, dans Le vieux fusil, Romy Schneider (belle à mourir) relève sa voilette avant de boire son champagne. Ses yeux brillent, elle a son fameux sourire mutin, lumineux et terriblement attirant, et elle trempe ses lèvres dans son champagne. Contre-champ: le visage de Noiret. Son expression à cet instant précis est extraordinaire: un mélange d'étonnement, d'adoration, presque de douleur devant tant de beauté. Son regard est à la fois grave, tendre et l'on sent qu'il vient de tomber définitivement amoureux de cette femme et se vouer à elle corps et âme, jusqu'à la folie dans laquelle il se murera à la fin du film. Peu d'acteurs peuvent faire passer tant de choses dans une expression et un regard. Philippe Noiret était de ceux-là. Chapeau bas...
les peupliers
même quand ils perdent leurs feuilles
montent droit au ciel
Septembre a été chaud et lumineux, compensant un mois d'août infect. Octobre a été exceptionnellement doux, et même ce début novembre s'est montré clément. L'automne a donc tardé à s'installer. Les feuilles des arbres, inhabituellement vertes, trahissaient ce retard, les arbres n'ayant pas jugé bon de rapatrier leur sève en vue du repos hivernal.
Tout a changé cette semaine, avec un refroidissement brutal. Du coup, les feuilles ont jauni rapidement. Nous avons à peine pu profiter du feu d'artifice des couleurs automnales avant que les arbres ne se dénudent rapidement sous l'action conjuguée de la pluie et du vent. Le "bel automne" n'aura duré qu'un moment.
les couleurs d'automne
réarrangées par le vent -
kaléïdoscope
réarrangées par le vent -
kaléïdoscope
à demi-nu
il dénonce le vent d'ouest
le peuplier
il dénonce le vent d'ouest
le peuplier
bourrasque d'automne -
un héron et deux mouettes
dans un grand huit
un héron et deux mouettes
dans un grand huit
longuement
la pluie d'automne achève
de dépouiller les arbres
la pluie d'automne achève
de dépouiller les arbres
le nid plein de chants
dans l'érable dénudé
à présent désert
dans l'érable dénudé
à présent désert
Et puis il n'y a pas que les feuilles pour tomber en automne, il y a aussi les hommes. Philippe Noiret, le chêne de nos comédiens, a ainsi été abattu hier par une longue maladie (expression consacrée pour désigner un cancer). Il y avait la stature, la voix profonde et inimitable. Il y avait surtout un comédien que je ne me souviens pas avoir vu jouer dans quelque chose de médiocre. Bien au contraire, je retiens Le juge et l'assassin, Les lunettes d'or, Que la fête commence, La vie de château, Thérèse Desqueyroux, L'horloger de Saint-Paul, La vieille fille, Alexandre le bienheureux, La vie et rien d'autre et bien sûr Le vieux fusil, film élu César des Césars.
Si je ne devais retenir qu'une scène, c'est précisément celle où, dans Le vieux fusil, Romy Schneider (belle à mourir) relève sa voilette avant de boire son champagne. Ses yeux brillent, elle a son fameux sourire mutin, lumineux et terriblement attirant, et elle trempe ses lèvres dans son champagne. Contre-champ: le visage de Noiret. Son expression à cet instant précis est extraordinaire: un mélange d'étonnement, d'adoration, presque de douleur devant tant de beauté. Son regard est à la fois grave, tendre et l'on sent qu'il vient de tomber définitivement amoureux de cette femme et se vouer à elle corps et âme, jusqu'à la folie dans laquelle il se murera à la fin du film. Peu d'acteurs peuvent faire passer tant de choses dans une expression et un regard. Philippe Noiret était de ceux-là. Chapeau bas...
les peupliers
même quand ils perdent leurs feuilles
montent droit au ciel