30 mai 2006
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Hier, notre ami Marcel nous faisait part sur haiku-fr de son émotion à la vue d'un enfant pointant dans la rue sur un de ses copains une mitraillette-jouet si réaliste qu'il a cru assister à un drame sans même avoir le temps de réagir.
S'ensuivit un commencement de débat sur la violence, l'inné et l'acquis, la responsabilité des parents dans tout ceci etc. Bien sûr, nous n'avions pas la prétention de trouver la solution miracle au problème. Il est toutefois intéressant de voir que, poètes ou pas, nous sommes bien enracinés dans la réalité.
Certains prônaient l'exclusion des jouets guerriers. Cette proposition ne date pas d'hier. Je doute pour ma part de son efficacité. Je me souviens que, tout petit, ma mère me refusait le pistolet à amorces sur lequel j'avais jeté mon dévolu. Pas grave, je m'étais fait un joli pistolet en croquant dans un petit beurre. Ma mère m'avait alors expliqué ce qu'était une arme et les dégâts irrémédiables qu'elle pouvait faire. Elle savait de quoi elle parlait, elle avait douze ans lorsque la seconde guerre mondiale avait éclaté. Cela avait fait réfléchir le petit bonhomme que j'étais alors. Ma position sur la violence et la manière de traiter le problème avec les enfants tient essentiellement en deux points :
1/ la violence est inhérente à ce monde. La naissance est elle-même une violence. La prédation est universellement répandue dans la Nature. Elle est naturelle chez l'homo "sapiens" en l'absence de toute éducation. Regardez une cour d'école maternelle et vous constaterez immédiatement la présence de mini-caïds d'une part, d'éternelles mini-victimes d'autre part. Le modèle animal dominant-dominé s'applique rapidement. Je sais de quoi je parle, j'ai eu trois ans sous les fenêtres de mon bureau une école de petits. L'instinct conduit à emprunter le plus court chemin entre son désir et sa réalisation. Et hélas, force est de constater que le dialogue est rarement le chemin privilégié sans l'éducation appropriée.
2/ la grandeur de l'Humain consiste en principe à prendre conscience de cette violence, qu'il est inutile de nier, à l'intégrer, à comprendre ses conséquences néfastes (malheur, douleur, le fait aussi qu'on trouve toujours plus fort que soi un jour etc.) et à trouver la réponse appropriée, qui passe obligatoirement par les trois "R"de ce mantra népalais :
Respect des autres (qui conduit à ne pas leur marcher sur la figure)
Respect de soi-même (qui conduit à refuser d'être une victime et également de se laisser déborder par sa part d'animalité)
Responsabilité dans toutes ses actions (dans un monde où au contraire personne ne se sent plus responsable de rien, ou alors "responsable mais pas coupable")
Pour les plus réfractaires à la philosophie orientale, cela prendrait la forme de la règle d'or: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fût fait.
Faire prendre conscience de ce qu'implique le jeu du "pan! t'es mort" tant et si bien qu'il renonce de lui-même à ce jeu malsain me semble donc être la meilleure chose à faire avec un enfant.
Maintenant, nous verrons, mon fils a seize mois, rendez-vous quand il aura l'âge de demander un pistolet à amorces. Je vous dirai alors si ma belle théorie a résisté à l'épreuve des faits. Au moins, j'essaierai:
S'ensuivit un commencement de débat sur la violence, l'inné et l'acquis, la responsabilité des parents dans tout ceci etc. Bien sûr, nous n'avions pas la prétention de trouver la solution miracle au problème. Il est toutefois intéressant de voir que, poètes ou pas, nous sommes bien enracinés dans la réalité.
deux gamins
jouant à la guerre
déjà
jouant à la guerre
déjà
Certains prônaient l'exclusion des jouets guerriers. Cette proposition ne date pas d'hier. Je doute pour ma part de son efficacité. Je me souviens que, tout petit, ma mère me refusait le pistolet à amorces sur lequel j'avais jeté mon dévolu. Pas grave, je m'étais fait un joli pistolet en croquant dans un petit beurre. Ma mère m'avait alors expliqué ce qu'était une arme et les dégâts irrémédiables qu'elle pouvait faire. Elle savait de quoi elle parlait, elle avait douze ans lorsque la seconde guerre mondiale avait éclaté. Cela avait fait réfléchir le petit bonhomme que j'étais alors. Ma position sur la violence et la manière de traiter le problème avec les enfants tient essentiellement en deux points :
1/ la violence est inhérente à ce monde. La naissance est elle-même une violence. La prédation est universellement répandue dans la Nature. Elle est naturelle chez l'homo "sapiens" en l'absence de toute éducation. Regardez une cour d'école maternelle et vous constaterez immédiatement la présence de mini-caïds d'une part, d'éternelles mini-victimes d'autre part. Le modèle animal dominant-dominé s'applique rapidement. Je sais de quoi je parle, j'ai eu trois ans sous les fenêtres de mon bureau une école de petits. L'instinct conduit à emprunter le plus court chemin entre son désir et sa réalisation. Et hélas, force est de constater que le dialogue est rarement le chemin privilégié sans l'éducation appropriée.
2/ la grandeur de l'Humain consiste en principe à prendre conscience de cette violence, qu'il est inutile de nier, à l'intégrer, à comprendre ses conséquences néfastes (malheur, douleur, le fait aussi qu'on trouve toujours plus fort que soi un jour etc.) et à trouver la réponse appropriée, qui passe obligatoirement par les trois "R"de ce mantra népalais :
Respect des autres (qui conduit à ne pas leur marcher sur la figure)
Respect de soi-même (qui conduit à refuser d'être une victime et également de se laisser déborder par sa part d'animalité)
Responsabilité dans toutes ses actions (dans un monde où au contraire personne ne se sent plus responsable de rien, ou alors "responsable mais pas coupable")
Pour les plus réfractaires à la philosophie orientale, cela prendrait la forme de la règle d'or: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fût fait.
Faire prendre conscience de ce qu'implique le jeu du "pan! t'es mort" tant et si bien qu'il renonce de lui-même à ce jeu malsain me semble donc être la meilleure chose à faire avec un enfant.
Maintenant, nous verrons, mon fils a seize mois, rendez-vous quand il aura l'âge de demander un pistolet à amorces. Je vous dirai alors si ma belle théorie a résisté à l'épreuve des faits. Au moins, j'essaierai:
à son fils en larmes
qui réclame un jouet guerrier
le père parle d'Amour
qui réclame un jouet guerrier
le père parle d'Amour