7 juillet 2008
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12:17
Hier, je suis allé voir ma mère.
Les familiers de Manteau d'étoiles savent que ma mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer à un stade avancé.
Mon père s'occupe d'elle avec un courage et une abnégation admirables, ce qui l'épuise évidemment.
Comme l'an dernier, mon père a décidé de prendre deux petites semaines de congés pour aller se ressourcer dans notre maison du Sud-Ouest. Je suis donc allé voir ma mère dans la maison de repos où elle réside temporairement.
Le temps était un peu capricieux, du vent, des passages nuageux alternant avec de belles éclaircies. Plutôt une météo d'avril que de juillet en somme.
Délaissant la chambre où la TV diffusait le tour de France, soit un environnement assez déprimant, j'ai emmené maman faire une promenade dans le parc.
A peine arrivés, nous avons tout de suite eu un petit compagnon :
Je lui ai donné des nouvelles de ses petits-enfants. Ce qui est terrible dans cette maladie, c'est qu'on ne sait jamais jusqu'à quel point ceux qui en souffrent perçoivent encore ce qui les entoure. Certains n'hésitent pas et pensent que les malades n'y entendent plus rien. Je pense tout le contraire, même si les malades ne sont plus toujours en mesure de le manifester clairement. C'est précisément quand on commence à les traiter en légumes qu'ils le deviennent.
Etre présent, témoigner de l'amour, leur fait du bien, et tant pis si le retour n'est pas toujours très clair. Dans le cas de maman, on s'achemine hélas vers l'aphasie. Mais un regard, une attitude, un geste suffisent pour qu'une mère et son fils se comprennnent. Et parfois quelques mots arrivent tout de même :
le vent dans les arbres -
"tu peux me prendre la main?"
souffle ma mère
Je croyais ce parc privé, attaché à la maison de repos. Il n'en est rien, des familles avec bébés viennent goûter au calme des lieux, ailleurs des enfants jouent.
Et toujours ce vent ...
Et puis nous rentrons. Et là, le coup au moral juste au moment où je lui dis au revoir :
Je ne souhaiterais pas cette maladie à mon pire ennemi.
Les familiers de Manteau d'étoiles savent que ma mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer à un stade avancé.
Mon père s'occupe d'elle avec un courage et une abnégation admirables, ce qui l'épuise évidemment.
Comme l'an dernier, mon père a décidé de prendre deux petites semaines de congés pour aller se ressourcer dans notre maison du Sud-Ouest. Je suis donc allé voir ma mère dans la maison de repos où elle réside temporairement.
Le temps était un peu capricieux, du vent, des passages nuageux alternant avec de belles éclaircies. Plutôt une météo d'avril que de juillet en somme.
Délaissant la chambre où la TV diffusait le tour de France, soit un environnement assez déprimant, j'ai emmené maman faire une promenade dans le parc.
A peine arrivés, nous avons tout de suite eu un petit compagnon :
de l'ombre à la lumière
le pinson précède
le fauteuil roulant.
le pinson précède
le fauteuil roulant.
Je lui ai donné des nouvelles de ses petits-enfants. Ce qui est terrible dans cette maladie, c'est qu'on ne sait jamais jusqu'à quel point ceux qui en souffrent perçoivent encore ce qui les entoure. Certains n'hésitent pas et pensent que les malades n'y entendent plus rien. Je pense tout le contraire, même si les malades ne sont plus toujours en mesure de le manifester clairement. C'est précisément quand on commence à les traiter en légumes qu'ils le deviennent.
Etre présent, témoigner de l'amour, leur fait du bien, et tant pis si le retour n'est pas toujours très clair. Dans le cas de maman, on s'achemine hélas vers l'aphasie. Mais un regard, une attitude, un geste suffisent pour qu'une mère et son fils se comprennnent. Et parfois quelques mots arrivent tout de même :
le vent dans les arbres -
"tu peux me prendre la main?"
souffle ma mère
Je croyais ce parc privé, attaché à la maison de repos. Il n'en est rien, des familles avec bébés viennent goûter au calme des lieux, ailleurs des enfants jouent.
poussettes, vélos
et fauteuil roulant -
les mêmes traces
et fauteuil roulant -
les mêmes traces
Et toujours ce vent ...
le vent dans les arbres
arrachant des feuilles
à la mémoire de ma mère
arrachant des feuilles
à la mémoire de ma mère
Et puis nous rentrons. Et là, le coup au moral juste au moment où je lui dis au revoir :
le moment du départ -
"Vous êtes madame qui?"
souffle-t-elle à son fils
"Vous êtes madame qui?"
souffle-t-elle à son fils
Je ne souhaiterais pas cette maladie à mon pire ennemi.