15 janvier 2006
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Nous allons laisser vivre encore un peu le petit sondage d'hier pour laisser aux timides le temps de s'exprimer...
Aujourd'hui, je vous présente un livre splendide, Le voyage d'un peintre chinois à Paris, de He Yifu (éd. Ouest-France).
Né en 1952 à Kunming en Chine, He Yifu rêvait déjà de Paris lorsqu'il était adolescent dans un village de la frontière sino-birmane où l'on envoyait aux champs les "jeunes instruits" selon ses propres termes. Tout était une occasion de rêver à Paris, comme ce sillon maladroitement tracé par sa charrue et dont la courbure lui rappelait celle de l'Odalisque d'Ingres.
La confrontation de ce Paris rêvé avec la réalité une vingtaine d'années plus tard fut rude, "pleine d'amertume" écrit-il. Il faut dire qu'il imaginait la gare Saint-Lazare identique à celle d'un tableau de Monet en 1877...
Puis, le charme de la ville opéra, et He Yifu en saisit l'âme au bout de son pinceau. Ce livre est en tous points une réussite. Textes, calligraphies et peintures se répondent pour nous montrer un Paris étonnant, exotique, universel.
Etant parisien, je redécouvre ma ville dans ces illustrations. Ce n'est pas seulement le style chinois du trait, de la manière et du lavis, c'est un point de vue différent sur les choses et les gens. Ainsi, l' Arc de Triomphe, indistinct derrière les frondaisons, ou l'église d'Auvers-sur-Oise, perdue dans le lointain. Ce qui a intéressé l'artiste ici, c'est la route qui y mène, "sombre et sinueuse, un chemin humide et moisi, celui de la vie d'un artiste [Vincent Van Gogh] qui l'a sillonné jusqu'à sa mort".
En feuilletant l'ouvrage, on se retrouve étranger dans notre propre ville, la regardant d'un oeil neuf comme on regarderait une ville lointaine et exotique, et ce décalage est tout à fait rafraîchissant.
Depuis 1980, He Yifu partage son temps entre la Chine et la France, où il donne des cours de calligraphie et de peinture chinoise. Il est également l'auteur d'un Voyage d'un peintre chinois en Bretagne que je compte bien me procurer rapidement.

Né en 1952 à Kunming en Chine, He Yifu rêvait déjà de Paris lorsqu'il était adolescent dans un village de la frontière sino-birmane où l'on envoyait aux champs les "jeunes instruits" selon ses propres termes. Tout était une occasion de rêver à Paris, comme ce sillon maladroitement tracé par sa charrue et dont la courbure lui rappelait celle de l'Odalisque d'Ingres.
La confrontation de ce Paris rêvé avec la réalité une vingtaine d'années plus tard fut rude, "pleine d'amertume" écrit-il. Il faut dire qu'il imaginait la gare Saint-Lazare identique à celle d'un tableau de Monet en 1877...
Puis, le charme de la ville opéra, et He Yifu en saisit l'âme au bout de son pinceau. Ce livre est en tous points une réussite. Textes, calligraphies et peintures se répondent pour nous montrer un Paris étonnant, exotique, universel.
Etant parisien, je redécouvre ma ville dans ces illustrations. Ce n'est pas seulement le style chinois du trait, de la manière et du lavis, c'est un point de vue différent sur les choses et les gens. Ainsi, l' Arc de Triomphe, indistinct derrière les frondaisons, ou l'église d'Auvers-sur-Oise, perdue dans le lointain. Ce qui a intéressé l'artiste ici, c'est la route qui y mène, "sombre et sinueuse, un chemin humide et moisi, celui de la vie d'un artiste [Vincent Van Gogh] qui l'a sillonné jusqu'à sa mort".
En feuilletant l'ouvrage, on se retrouve étranger dans notre propre ville, la regardant d'un oeil neuf comme on regarderait une ville lointaine et exotique, et ce décalage est tout à fait rafraîchissant.
Depuis 1980, He Yifu partage son temps entre la Chine et la France, où il donne des cours de calligraphie et de peinture chinoise. Il est également l'auteur d'un Voyage d'un peintre chinois en Bretagne que je compte bien me procurer rapidement.